(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières a appris la libération, le 23 juillet 2006, de Massoud Hamid. Cet étudiant, lauréat du prix cyberliberté Reporters sans frontières – Fondation de France 2005, avait été arrêté le 24 juillet 2003 et condamné à trois ans de prison pour avoir publié sur Internet les photos d’une manifestation kurde à […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières a appris la libération, le 23 juillet 2006, de Massoud Hamid. Cet étudiant, lauréat du prix cyberliberté Reporters sans frontières – Fondation de France 2005, avait été arrêté le 24 juillet 2003 et condamné à trois ans de prison pour avoir publié sur Internet les photos d’une manifestation kurde à Damas. Il est actuellement auprès de sa famille à Derbesye, une ville du Kurdistan au nord de la Syrie.
« Nous sommes heureux d’apprendre que Massoud Hamid a pu enfin retrouver ses proches après trois ans de prison au cours desquels il a été régulièrement maltraité. Nous souhaitons toutefois rappeler que sa condamnation était totalement injustifiée. Il est révoltant que cet homme ait été emprisonné simplement pour avoir exercé son droit à s’exprimer librement », a déclaré Reporters sans frontières.
Massoud Hamid est sorti de prison un jour avant la fin effective de sa peine. En apprenant la nouvelle de sa libération, une centaine de villageois se sont rendus devant son domicile pour lui souhaiter la bienvenue malgré le dispositif de policiers déployé pour les en dissuader.
Incarcéré à la prison de Adra, dans la banlieue de Damas, Massoud Hamid avait passé sa première année de prison à l’isolement. Il n’avait pas été autorisé à consulter un médecin, ni à lire dans sa cellule, ni à porter ses lunettes, provoquant une grave baisse de son acuité visuelle. Pour protester contre ces conditions de détention, Massoud Hamid avait mené, en vain, plusieurs grèves de la faim. Il se plaint actuellement de douleurs dans le dos et devrait se rendre prochainement dans un hôpital pour y subir un examen médical.
Massoud Hamid avait été arrêté le 24 juillet 2003 alors qu’il passait un examen à l’université de Damas. À l’issue d’un simulacre de procès qui s’était tenu le 10 octobre 2004, il avait été jugé coupable d' »appartenir à une organisation secrète » et d’avoir « tenté de rattacher une partie du territoire syrien à un pays tiers ». La Cour de sûreté de l’Etat l’avait alors condamné à trois ans de prison.
Un mois avant son arrestation, Massoud Hamid avait publié sur http://www.Amude.com, un site en langue kurde basé en Allemagne, des photos qu’il avait prises, le 25 juin 2003, lors d’une manifestation pacifique kurde devant les locaux de l’Unicef à Damas.
Massoud Hamid a été désigné lauréat, le 7 décembre 2005, du prix cyberliberté de Reporters sans frontières, organisé avec le soutien de la Fondation de France. Il était parrainé par la Maison de la presse de Charleroi (Belgique), NRJ (Belgique), The Link (Canada), Varios Foros (Espagne), Periodicom.com (Espagne), Colexio de Xornalistas de Galicia (Espagne), Interviu (Espagne) et « El Mundo » (Espagne).