RSF exhorte une nouvelle fois les autorités égyptiennes à libérer immédiatement et sans conditions le photojournaliste Mahmoud Abou Zeid.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 7 mars 2018.
Le parquet égyptien a requis ce 3 mars la peine de mort contre le photojournaliste égyptien Mahmoud Abou Zeid, connu sous le pseudonyme de Shawkan. Reporters sans frontières (RSF) exhorte une nouvelle fois les autorités égyptiennes à libérer immédiatement et sans conditions le journaliste.
C’est un réquisitoire d’une sévérité complètement disproportionnée qu’a énoncé le parquet égyptien le 3 mars dernier : « la peine maximale » – l’exécution par pendaison – pour les plus de 700 accusés, parmi lesquels le photojournaliste Shawkan. Tous sont poursuivis dans l’affaire dite de la dispersion de Rabaa. Aucun des accusés n’est jugé individuellement dans ce procès politique : Shawkan et les autres sont donc notamment accusés de meurtre, tentative de meurtre et appartenance à un groupe interdit (Frères musulmans, ndlr).
« Réclamer la peine de mort pour un photographe qui a simplement couvert un rassemblement de l’opposition n’est pas un acte de justice mais une punition politique, dénonce Reporters sans frontières. Le seul crime de Shawkan est d’avoir voulu faire son métier de photographe. Il doit être libéré immédiatement ».
Le 14 août 2013, Shawkan avait été arrêté alors qu’il couvrait pour l’agence Demotix la sanglante dispersion par les forces de l’ordre des manifestants pro-Morsi, sur la place Rabaa al-Adawiya, au Caire. Sa détention est arbitraire, comme l’a indiqué le groupe de travail concerné des Nations unies en 2016.
L’Egypte occupe actuellement la 161e place sur 180 dans le Classement mondial de RSF de la liberté de la presse.