Les membres du TMG espèrent que le débat public au Parlement européen qui aura lieu le 20 janvier 2010, permettra d'envoyer un message fort au gouvernement tunisien.
(TMG-IFEX) – le 13 janvier 2010 – Le groupe d’observation de la Tunisie (TMG), une coalition comptant 20 organisations membres de l’Echange international de la liberté d’expression (IFEX), se réjouit de la tenue d’un débat public au Parlement européen sur la situation en Tunisie qui aura lieu le 20 janvier prochain. Les membres du TMG espèrent que ce débat permettra d’envoyer un message fort au gouvernement tunisien afin que ce dernier mette un terme à sa guerre implacable contre la liberté d’expression.
Cinq missions d’enquête du TMG sur la liberté d’expression en Tunisie depuis le mois de janvier 2005, avant et après la tenue du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) à Tunis, et une recherche ininterrompue ont permis de démontrer que les attaques sur ce droit fondamental n’ont en fait jamais cessé d’augmenter en Tunisie. En effet, les pouvoirs administratif et judiciaire ont de plus en plus été mis à contribution pour harceler les dissidents et les journalistes indépendants.
Des intellectuels de premier plan et des militants pour la démocratie en Tunisie comme Mohamed Talbi, ancien Doyen de la Faculté des Lettres de l’Université de Tunis, et Président de l’Observatoire pour la Liberté de Presse, d’Edition et de Création (OLPEC), ont fait savoir au TMG que la politique de répression impitoyable à l’encontre des journalistes, des juges, des avocats, des écrivains, des étudiants et des syndicalistes indépendants tunisiens avait atteint « un niveau sans précédent dans l’Histoire récente du pays. »
Ces dernières années, cette politique d’intimidation systématique a contraint des milliers de Tunisiens, y compris des journalistes, à l’exil. De manière plus grave, cette politique a également conduit des centaines de jeunes gens à être influencés par des groupes prônant l’utilisation de la violence pour atteindre des buts politiques. Le gouvernement n’épargne ni les proches des victimes, ni les journalistes et chercheurs des droits de l’Homme étrangers.
La décision d’emprisonner le journaliste Taoufik Ben Brik, suite à un simulacre de procès, similaire à tant d’autres procès politiques, reflète plus une tendance à la vengeance qu’une quête pour la Justice. Les personnes qui critiquent le Président Zine El Abidine Ben Ali sont traitées comme de véritables criminels. Le journaliste Fahem Boukaddous a été condamné aujourd’hui à quatre ans de prison pour avoir couvert des manifestations en Gafsa contre le chômage et la corruption.
Au cours des deux dernières décennies, d’après des groupes de défense des droits de l’Homme tunisiens et internationaux, de nombreux prisonniers politiques tunisiens sont morts sous la torture ou par manque de soin médical. Les conditions d’emprisonnement de Taoufik Ben Brik sont une menace pour sa vie. En signe de protestation, des membres de sa famille ont d’ailleurs entamé une grève de la faim.
Le Président du TMG, Rohan Jayasekera d’Index on Censorship, a déclaré : « Ces nombreuses pertes de vie humaine auraient pu être évitées. Les journalistes Taoufik Ben Brik et Zouhaier Makhlouf, ainsi que des milliers d’autres Tunisiens n’auraient pas été emprisonnés pour avoir exercé leur droit aux libertés d’expression et d’association si les amis et partenaires de l’Etat tunisien en Europe et ailleurs lui avaient fermement rappelé le besoin urgent qu’il a de véritablement respecter ses engagements internationaux, y compris l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques relatif à la liberté d’expression. »
Les membres du TMG de l’IFEX: