Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur du Mexique, Diodoro Carrasco, RSF « conteste les arguments présentés par l’Institut mexicain de l’immigration (Instituto Nacional de Migraciones, INM) pour justifier son refus d’accorder un visa à Hélène Roux, journaliste pour la revue autrichienne « Suedwind ». » L’organisation considère que le refus des autorités mexicaines d’octroyer un visa à […]
Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur du Mexique, Diodoro Carrasco, RSF « conteste les arguments présentés par l’Institut mexicain de l’immigration (Instituto Nacional de Migraciones, INM) pour justifier son refus d’accorder un visa à Hélène Roux, journaliste pour la revue autrichienne « Suedwind ». » L’organisation considère que le refus des autorités mexicaines d’octroyer un visa à Roux porte atteinte à la liberté de la presse. Dans sa lettre, RSF demande au ministre de l’Intérieur « de (se) saisir de cette affaire et, à la lumière des éléments apportés dans ce courrier, de rendre une décision conforme à la Constitution et aux engagements internationaux du Mexique. »
Le 13 mars 2000, RSF a reçu un courrier de Porfirio Thierry Muñoz Ledo, chargé d’affaires de l’ambassade du Mexique à Paris, en réponse à une lettre du 10 février que RSF avait adressée au ministre de l’Intérieur et dans laquelle l’organisation « [s’inquiétait] du refus opposé par les autorités mexicaines à la demande de visa d’Hélène Roux ». Dans sa réponse, Muñoz Ledo fait part des raisons invoquées par l’INM pour justifier le refus des autorités mexicaines d’accéder à la demande de visa (de type FM3, obligatoire pour les journalistes) de la journaliste.
L’INM affirme que lors de ses précédents séjours au Mexique, la journaliste, en violation des articles 43 et 60 de la loi générale de la population, se serait livrée à des « activités non autorisées » au regard du visa qui lui avait été délivré. RSF s’étonne de ces accusations alors qu’aucune infraction n’a été signalée à Roux par les autorités lors de ses deux précédents séjours au Mexique. La journaliste dément également les affirmations de l’INM selon lesquelles elle aurait quitté le territoire mexicain après que ses activités supposées illégales ont été détectées par les autorités.
Au cours de ses deux séjours, entre février et avril 1998, Roux avait participé à la Commission d’observation sur la situation des droits de l’homme (CCIODH) qui s’était rendue dans l’État du Chiapas en même temps qu’elle couvrait les activités de cette dernière pour une revue française. Ces deux activités ont été menées à bien en conformité avec le visa qui lui avait été attribué et qui stipulait que la journaliste était habilitée à « réaliser le suivi du travail de la CCIODH et approfondir son travail d’investigation journalistique sur la situation des droits de l’homme dans l’État du Chiapas ».
Entre 1994 et 1999, au moins douze journalistes ont été expulsés ou interpellés dans cet État en contradiction avec la Constitution mexicaine et la Convention américaine des droits de l’homme, ratifiée par le Mexique, qui garantit « la liberté de rechercher des informations (…) sans considération de frontières ».