Depuis 2009, les journalistes irakiens sont principalement victimes d'actes de violence injustifiés et de menaces gratuites de la part des forces de l'ordre.
(RSF/IFEX) – Le 25 janvier 2010 vers 15 heures, une série d’attentats a frappé à nouveau le centre de la capitale irakienne. Etaient visés les principaux hôtels de Bagdad qui abritent de nombreux médias irakiens et étrangers. Les bureaux de la chaîne Al-Hurra ont été endommagés, et de nombreux journalistes ont été légèrement blessés. Reporters sans frontières condamne ces violences aveugles contre les civils irakiens. Toutefois, l’organisation tient à souligner que la situation des professionnels des médias en Irak a beaucoup évolué au cours des deux dernières années. Depuis 2009, les journalistes irakiens sont principalement victimes d’actes de violence injustifiés et de menaces gratuites de la part des forces de l’ordre (police et armée). Voici la liste des incidents répertoriés par l’organisation pour le seul mois de janvier 2010.
Le 25 janvier, peu de temps après la série d’explosions qui a visé les hôtels dans le centre et l’ouest de Bagdad, les journalistes de la chaîne Al-Baghdadiya se sont vu interdire l’accès au lieu des attentats par les forces de sécurité.
Le 19 janvier à Bassorah (550 km au sud-est du pays), le journaliste Abass Al-‘Idani a été frappé et menacé avec une arme par des agents de sécurité.
Le 16 janvier, une équipe de la chaîne Al-Baghdadiya qui filmait dans la ville de Mahmoudiya (25 km au sud de la capitale) a été empêchée de continuer son tournage. Des soldats de l’armée irakienne ont exigé que l’équipe leur fournisse les autorisations de tournage que les journalistes auraient dû se procurer auprès des autorités de la ville. L’équipe tournait son programme quotidien « Yes’ed Sabah ya Iraq » (« Bonjour l’Irak ! ») diffusé sur la chaîne entre 7 et 8 heures du matin, en direct des rues du pays.
Le 14 janvier, suite à l’explosion d’une bombe dans un des marchés de la ville, le gouverneur de la province de Nadjaf (280 km au sud de la capitale), a demandé aux forces de l’ordre d’empêcher les nombreux journalistes de couvrir l’événement et de s’approcher des hôpitaux où les victimes avaient été évacuées. Haydar Hussein Yaly, cameraman à la chaîne Afaq, Ali Algam de la chaîne Al-Fayha’a et Haydar Salih de la chaîne Al-Ettijah ont été insultés et frappés au visage et sur d’autres parties du corps par les forces de police de la ville, qui ont également cassé la caméra d’un journaliste freelance, Ali Al-Tayar.
Le 9 janvier, l’équipe de la chaîne satellitaire Turkmen Ele a été agressée par des forces de l’ordre dans la province de Kirkouk (255 km au nord de Bagdad). Sami Ez-Al-dine, reporter de la chaîne, Esam Omar, cameraman, se rendaient à la fête organisée à l’académie de police de Kirkouk à l’occasion de la journée nationale de la police, lorsqu’un officier de police, Samad Mustafa Abdullah, a violemment refoulé le cameraman, avant de le menacer verbalement. Esam Omar a porté plainte auprès du directeur de la police de Kirkouk.
Le 7 janvier, la police de la province de Maysan (366 km au sud-est de la capitale) a publié un décret interdisant aux journalistes et professionnels des médias de couvrir sans autorisation préalable de la part des autorités de la province. Même consigne si les journalistes veulent prendre en photo des bâtiments publics ou organiser des rencontres. Une telle décision constitue une entrave au travail des journalistes, qui ne peuvent avoir accès à l’information que s’ils ont une autorisation.