A l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, RSF publie une mise à jour de son Guide pour les journalistes en exil.
(RSF/IFEX) – le 19 juin 2012 – A l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, Reporters sans frontières alerte Antonio Guterres, Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés sur la nécessité de mieux protéger les journalistes en exil et met à jour son guide destiné à les aider dans leurs démarches.
En 2011, près de quatre-vingts journalistes ont fui leur pays et le sort que leur réservaient les dirigeants de régimes ennemis de la liberté de l’information. L’hémorragie continue en 2012 et des dizaines de professionnels des médias syriens, iraniens, somaliens, érythréens ont pris le chemin de l’exil au cours du dernier semestre.
Face aux promesses de détention arbitraire, d’agressions, de harcèlement ou même d’assassinat, ces hommes et ces femmes se sont résolus à laisser derrière eux famille, amis et collègues en quête de plus de sécurité.
Faute de moyens ou parce qu’ils doivent partir en urgence, ils échouent le plus souvent dans des pays voisins du leur. Si elles sont perméables aux personnes en quête de refuge, les frontières de ces Etats le sont plus encore aux agents des gouvernements qu’elles fuient. La sécurité des journalistes en exil dans ces pays de « premier refuge » n’est donc pas garantie.
Le 30 mai 2012, Reporters sans frontières a adressé un courrier à M. António Guterres, Haut Commissaire pour les réfugiés de Nations unies afin de l’alerter sur la situation des journalistes en exil dans des pays tels que la Turquie, l’Ouganda ou le Kenya.
L’organisation publie aujourd’hui cette lettre et les recommandations qu’elle contient. Reporters sans frontières demande à M. Guterres d’œuvrer à ce qu’un mécanisme d’alerte spécifique et qu’un référent chargé de traiter des dossiers des journalistes et autres défenseurs de droits de l’homme en exil soient institués au sein de chaque représentation du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, afin de permettre une identification et un traitement plus rapide de leurs dossiers. L’organisation prie également le Haut Commissaire de permettre un meilleur accès de ces personnes particulièrement menacées à des mesures de protection individuelles adéquates ainsi qu’à la procédure de réinstallation d’urgence et au mécanisme d’évacuation temporaire dans des pays sûrs des Nations unies.
Enfin, convaincue qu’il appartient également aux Etats tiers membres des Nations unies d’œuvrer à la protection des journalistes contraints à l’exil en raison de leurs activités, Reporters sans frontières demande à M. Guterres de reconnaître publiquement l’inadéquation du processus traditionnel de protection onusienne pour le traitement des demandes des défenseurs des droits de l’homme qui demeurent menacés dans les pays de premier refuge et d’enjoindre les Etats membres à réagir.
En cette veille du 20 juin 2012, journée mondiale des réfugiés, Reporters sans frontières publie également une mise à jour de son Guide pour les journalistes en exil, initialement publié en 2009.
Ce fascicule d’une trentaine de pages destiné aux professionnels des médias traite des procédures de demande de protection auprès du UNHCR, mais également de demande d’asile en Europe et en Amérique du Nord. Les journalistes en exil y trouveront des informations, des conseils et des contacts à même des les orienter et de les soutenir tout au long de ce processus long et difficile, point de départ d’une nouvelle vie.