Depuis plusieurs mois déjà, El Hiwar Ettounsi était la cible de nombreuses menaces sur Facebook. Cette attaque aurait d’ailleurs été annoncée quelques jours auparavant sur le réseau social.
(RSF/IFEX) – Le 29 mai 2012 – Reporters sans frontières condamne fermement le saccage des locaux de la chaîne tunisienne privée El Hiwar Ettounsi, à la Manouba, dans la banlieue nord-ouest de Tunis. Dans la nuit du 26 au 27 mai 2012, des individus se sont introduits dans les locaux de la chaîne, vandalisant les bureaux, détruisant et dérobant des équipements d’une valeur estimée à 100 000 euros.
“Le fait que les malfaiteurs aient détruit une partie du matériel sur place, emportant certains équipements tout en négligeant de se saisir de la caisse suggère une volonté de nuire directement aux activités de la chaîne. Ce saccage est extrêmement préoccupant ; il signifie un réel péril pour la liberté de l’information en Tunisie”, s’est inquiétée Reporters sans frontières.
La police est intervenue sur les lieux dès lendemain pour y relever des indices, en attendant que soient visualisées et analysées les sauvegardes des caméras de surveillance de la chaîne. Ces images devraient aider à identifier les coupables et permettre de faire rapidement la lumière sur leurs motivations. “Les autorités tunisiennes doivent mettre un point d’honneur à arrêter les commanditaires de cet acte de vandalisme, afin de rompre enfin avec l’impunité dont bénéficient les auteurs des violences perpétrées à l’encontre des médias et des professionnels de l’information au cours des derniers mois”, a indiqué Reporters sans frontières qui s’est engagée à suivre attentivement le déroulement de l’enquête.
Depuis plusieurs mois déjà, El Hiwar Ettounsi était la cible de nombreuses menaces sur Facebook. Cette attaque aurait d’ailleurs été annoncée quelques jours auparavant sur le réseau social. Ce saccage compromet son avenir, alors même qu’elle est l’une des cinq nouvelles chaînes de télévision ayant reçu l’autorisation d’émettre ses programmes depuis la révolution. L’ampleur des préjudices subis pourrait compromettre durablement le bon déroulement de ses activités.