Le blogueur souffrirait désormais de surdité partielle suite à la perforation de l'un de ses tympans, selon RSF.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières se dit vivement préoccupée par les violences qu’aurait subies en détention le blogueur Abdeljalil Al-Singace, et qui lui auraient fait perdre l’ouïe. Mauvais traitements et actes de torture contre les militants des droits de l’homme en prison semblent être devenus fréquents à l’approche des élections parlementaires du 23 octobre 2010.
L’organisation demande la libération immédiate du blogueur ainsi que des militants des droits de l’homme détenus injustement au Bahreïn. Il est du devoir de la communauté internationale de faire pression sur les autorités du pays afin qu’elles respectent les droits fondamentaux inscrits dans les conventions internationales signés et ratifiés par le Bahreïn.
Arrêté le 4 septembre, Abdeljalil Al-Singace aurait été, d’après les informations recueillies par Reporters sans frontières, frappé à la tête. Il souffrirait désormais de surdité partielle suite à la perforation de l’un de ses tympans. Privé de sa canne et de son fauteuil roulant alors qu’il souffre de plusieurs maladies, Abdeljalil Al-Singace n’a pas accès aux soins qui lui sont nécessaires. Il est également maintenu à l’isolement depuis son incarcération au centre de détention de la Sécurité nationale.
Abdeljalil Al-Singace a déjà été arrêté en 2009 pour avoir prétendument lancé une campagne de déstabilisation contre le gouvernement. Il dénonçait déjà sur son blog ( http://alsingace.katib.org ) les discriminations à l’égard des chiites, ainsi que l’état déplorable de la liberté de la presse, mais plus généralement encore, des libertés publiques dans son pays.
L’adoption de la loi antiterroriste en 2006 a servi de prétexte à l’arrestation de nombreux militants des droits de l’homme et journalistes au Bahreïn. Vingt-trois personnes sont aujourd’hui détenues sous le coup de cette loi, parmi elles se trouvent de nombreux chiites.
Le cyber-dissident Ali Abdulemam a également été arrêté le 4 septembre. Nabeel Rajab, directeur du Bahrain Center for Human Rights, organisation partenaire de Reporters sans frontières, a fait l’objet d’une campagne de diffamation dans les journaux, accusé d’appartenir à un réseau terroriste. Tout comme Abd Al-Hadi Al-Khawaja, travaillant pour l’organisation Frontline, Nabeel Rajab a également été interdit de sortie de territoire. Il a en effet été arrêté le 26 septembre alors qu’il tentait de se rendre en Arabie saoudite.
Plus d’une centaine de sites Internet politiques, d’information (Arabic Network for Human Rights Information, barhainonline.org. . .), religieux ou encore de défense de la liberté d’expression, ont également été bloqués, dans leur totalité ou partiellement, à l’instar de certaines pages de Facebook, Wikipedia, Google Earth, ou YouTube. Dès mai 2010, des signes de durcissement de la situation au Bahreïn ont pu être constatés, notamment avec la fermeture (temporaire) d’Al-Jazeera par le ministère de la Culture et de l’Information, ou encore avec l’interdiction d’une application Blackberry.