Cameroun

La détention troublante du journaliste Thierry Patrick Ondoua, ainsi que le maintien en détention de cinq autres journalistes en raison de leur travail, soulignent le besoin urgent de réformer les lois du pays pour s’assurer que le journalisme n’est pas criminalisé.

La situation de Kingsley Njoka, détenu provisoirement pendant quatre ans en toute illégalité avant d’être condamné arbitrairement, est révélatrice du sort réservé aux journalistes qui traitent du conflit anglophone.

Au cours des derniers mois, à l’approche des élections présidentielles, la liberté d’expression et d’association est de plus en plus restreinte.

De nombreuses personnes proches du dossier commencent désormais à douter de la sincérité de l’instruction en cours. Certains pointent l’absence de certains éléments, qui ont disparu ou qui n’ont pas été transmis.

Il s’agit du deuxième décès de journaliste dans des conditions troubles en moins de deux ans au Cameroun.

L’avocate de Vamoulké, Alice Nkom, avait précédemment déclaré au CPJ que l’arrestation de Vamoulké était une mesure de représailles pour sa gestion de la CRTV.

Le directeur d’Equinoxe TV, l’une des chaînes privées parmi les plus critiques et les plus populaires du Cameroun, l’un de ses présentateurs vedettes, et l’une de ses émissions phares “Droit de réponse” ont été suspendus pour une durée d’un mois par le Conseil national de la Communication.

« Les autorités camerounaises devraient abandonner leurs poursuites à l’encontre du journaliste Malcolm Barnabé Paho et réformer les lois du pays pour veiller à ce que les délits de presse soient dépénalisés »

« [Les agresseurs] m’ont dit que j’étais têtu et que je n’apprenais jamais rien », a dit le journaliste Paul Chouta. « Ils m’ont dit que cette fois ils me tueraient, parce que je voulais montrer que j’étais un héros. »

« Nous réitérons notre appel aux autorités camerounaises à mettre fin à cet acharnement judiciaire qui bat de tristes records, prive arbitrairement un journaliste de sa liberté et discrédite l’ensemble des institutions camerounaises impliquées dans cette situation” – RSF

Le rapport de l’ADISI Cameroun sur les violations des médias et l’impunité désigne les forces de sécurité et les terroristes comme les principaux auteurs d’attaques contre les journalistes dans le pays.

Selon les rapports médicaux délivrés par un centre de soins de Yaoundé, la victime, Sara (un pseudonyme), souffrait de multiples hématomes sur tout le corps. CAMFAIDS prête assistance à Sara, notamment sur les plans médical et psychologique.

“Plus ce procès avance, plus les révélations sur son absence totale de fondement se multiplient, plus il s’enlise. La détention de ce journaliste n’a plus rien de provisoire.”

Reporters sans frontières (RSF) condamne fermement le harcèlement judiciaire dont est victime le journaliste Nestor Nga Etoga, poursuivi depuis plus de cinq ans par la société d’exploitation forestière FIPCAM, après avoir enquêté sur certaines de ses pratiques.