Le pays a besoin des médias libres et indépendants et une société civile forte, démocratique et ouverte, selon un rapport du TMG de l'IFEX.
(TMG de l’IFEX) – Mise à jour: le 22 juin 2011 – Si les Tunisiens doivent jouer un rôle informé dans la phase de transition et au-delà, il leur faut des médias libres et indépendants et une société civile forte, démocratique et ouverte pour faire rendre des comptes au pouvoir, indique le rapport du Groupe d’observation de la Tunisie organisé par l’Échange international de la liberté d’expression (TMG de l’IFEX), une coalition de 21 groupes membres de l’IFEX.
Intitulé « L’oppression a laissé de profondes cicatrices dans les médias tunisiens : Évaluation des exigences critiques pour la Liberté d’expression dans la transition démocratique en Tunisie », le rapport est présenté le 16 juin aux médias nationaux et internationaux et aux groupes locaux de la société civile à l’occasion d’une conférence de presse à Tunis. [La version finale est maintenant en ligne.] Ce rapport offre un éventail d’opinions rassemblées à partir d’un large échantillon de plus de 80 professionnels des médias, défenseurs de la société civile et des autorités interviewés en Tunisie lors de la mission du TMG de l’IFEX qui s’est déroulée du 9 au 16 avril.
Le TMG de l’IFEX mène campagne depuis 2004 afin de sensibiliser l’opinion aux violations de la libre expression en Tunisie et pour soutenir les journalistes indépendants, les écrivains et les militants de la société civile dans leur lutte pour mettre fin à la censure dans ce pays.
La dernière mission en date, la huitième mission formelle, était conçue pour répondre aux besoins immédiats des intervenants, anciens et nouveaux, dans leurs efforts pour soutenir la liberté d’expression dans la Tunisie de l’après-Ben Ali.
« Contrastant fortement avec le déroulement des missions antérieures, la délégation de cette mission du TMG de l’IFEX a pu rencontrer des groupes de la société civile, des défenseurs des droits de la personne, des journalistes, des blogueurs et des représentants de tout le spectre politique et s’entretenir librement avec eux », a déclaré Virginie Jouan, qui représentait l’Association mondiale des journaux et des éditeurs de médias d’information (WAN-IFRA), l’organisation qui présidait la mission.
Le rapport documente les préoccupations clés et les défis immédiats concernant la censure et la liberté d’expression en Tunisie. Reconnaissant les progrès déjà réalisés depuis le 14 janvier, le rapport aborde les questions fondamentales soulevées par les principaux intervenants à propos du soutien au vent de changement qui s’est levé et de la poursuite de la participation populaire la plus vaste possible pour assurer le succès de la transition démocratique.
« Les révolutions sont comme des organismes vivants, elles évoluent jour après jour, et la participation est vitale si elles veulent réussir », dit Rohan Jayasekera du groupe Index on Censorship, président du TMG de l’IFEX. « La démocratie a besoin de l’engagement le plus large possible et de l’éventail d’opinions le plus diversifié; tandis que les citoyens journalistes et les activistes sur le web ont encore une tâche à accomplir comme garants de la révolution tunisienne, le gouvernement de la Tunisie par intérim et une bonne partie des médias grand public ont encore à faire leurs preuves aux yeux du peuple. »
Le rapport formule une liste détaillée de recommandations, dans lesquelles il indique dans ses grandes lignes le travail que doivent accomplir le gouvernement de transition, les groupes de la société civile, les médias et les organismes consultatifs afin de garantir la liberté d’expression dans le pays. Parmi les préoccupations les plus immédiates on peut citer :
1. Corriger l’influence persistante de l’ancien régime qui exerce un effet négatif sur le processus de transition dans de nombreux secteurs de la société, en particulier dans les médias.
2. Garantir le pluralisme des voix et des débats informés qui ont lieu pour que le peuple tunisien puisse continuer à participer réellement et façonne son propre avenir.
3. Soutenir les efforts continus des journalistes tunisiens pour renforcer les compétences et les normes professionnelles, compte tenu surtout des prochaines élections.
Le rapport ne constitue qu’un point de départ de la campagne en vue de mettre fin à la censure. D’autres activités du TMG de l’IFEX sont prévues pendant toute l’année dans le cadre du soutien constant de la coalition aux médias tunisiens et de sa surveillance continue de la liberté d’expression.
Pour en savoir plus sur le TMG de l’IFEX, aller à : http://ifex.org/tunisia/tmg/ ou trouver le TMG de l’IFEX à : http://www.facebook.com/IFEXTMG et sur Twitter @TunisiaMonitor