(RSF/IFEX) – RSF se réjouit de l’arrestation, le 30 mars 2005 à Miragoâne (Sud), de Joubert St-Just, un des meurtriers présumés de Brignol Lindor, animateur sur Radio Echo 2000, assassiné à coups de pierres et de machette le 3 décembre 2001 à Petit-Goâve. « Cette arrestation d’un séide de l’ancien président Aristide, membre des « chimères », témoigne […]
(RSF/IFEX) – RSF se réjouit de l’arrestation, le 30 mars 2005 à Miragoâne (Sud), de Joubert St-Just, un des meurtriers présumés de Brignol Lindor, animateur sur Radio Echo 2000, assassiné à coups de pierres et de machette le 3 décembre 2001 à Petit-Goâve.
« Cette arrestation d’un séide de l’ancien président Aristide, membre des « chimères », témoigne de la volonté de la population haïtienne d’en finir avec la terreur, l’injustice et l’impunité. Il appartient aux autorités gouvernementales et judiciaires du pays de traduire cette volonté en actes. L’instauration d’un Etat de droit en Haïti implique que justice soit rendue aux journalistes assassinés et que la liberté de la presse soit garantie et respectée. L’instruction du dossier Brignol Lindor reste anormalement bloquée. L’arrestation de Joubert St-Just doit signifier la reprise de l’enquête », a déclaré RSF.
Membre de l’organisation Domi Nan Bwa, proche de Fanmi Lavalas (le parti de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide), St-Just a été appréhendé le 30 mars par des habitants de Miragoâne. Livré à la police de Petit-Goâve, il a été écroué. « Il circulait en plein jour, il ne se cachait même pas. Les assassins de Brignol avaient agi en plein jour. Ils ont toujours revendiqué leur crime sans jamais être inquiétés », a souligné auprès de RSF Moréno Lindor, frère du journaliste, dont un contact à Petit-Goâve a confirmé la nouvelle.
« Il se peut que Joubert St-Just ait été interpellé pour un autre motif. C’est aussi la première fois que ce nom est cité dans cette affaire », a confié à RSF un responsable de l’Agence haïtienne de presse (AHP). C’est pourtant la première fois qu’un tueur présumé de Lindor est emprisonné.
En septembre 2002, l’enquête avait abouti à l’inculpation de dix membres de l’organisation Domi Nan Bwa, mais les mandats de dépôt n’avaient pas été exécutés. Aucune charge n’avait été retenue contre l’adjoint au maire de Petit-Goâve, qui avait appelé au meurtre de Lindor. En appel, la famille Lindor s’était vu refuser le statut de partie civile et s’était alors pourvue en cassation. Depuis le printemps 2003, la Cour de cassation n’a toujours pas rendu sa décision sur ce point de procédure. Le dossier reste à ce jour bloqué, malgré deux relances de RSF auprès du gouvernement haïtien : la première fois lors d’une mission en Haïti en juin 2004, la seconde dans un courrier du 3 novembre suivant resté sans réponse.
« Si nous nous réjouissons de cette arrestation, nous restons prudents sur les suites qu’elle aura », a conclu Moréno Lindor.