(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse du Comité des écrivains emprisonnés de PEN International, datée du 16 décembre 2003 : Antiterrorisme, écrivains et liberté d’expression Un rapport de PEN International Au cours des dernières décennies, le Comité des écrivains emprisonnés de PEN International a discerné un modèle inquiétant dans la manière dont les gouvernements […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse du Comité des écrivains emprisonnés de PEN International, datée du 16 décembre 2003 :
Antiterrorisme, écrivains et liberté d’expression
Un rapport de PEN International
Au cours des dernières décennies, le Comité des écrivains emprisonnés de PEN International a discerné un modèle inquiétant dans la manière dont les gouvernements utilisent souvent les lois antiterroriste locales, et/ou les lois sur la sécurité nationale comme un mécanisme pour museler les opinions adverses. Cependant, les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis ont déchaîné un nouveau climat mondial que les avocats, les experts internationaux, les écrivains et les intellectuels s’efforcent encore de comprendre.
Beaucoup de choses ont émergé en même temps : une plus grande crainte parmi les citoyens, en particulier en Occident, d’attentats terroristes, surtout de la part de ceux qu’on considère comme des « fondamentalistes islamiques » ; l’empressement de plusieurs gouvernements à accorder à leurs services secrets et à la police de nouveaux pouvoirs pour identifier et appréhender les terroristes ; deux invasions majeures : celles de l’Afghanistan et de l’Irak par une coalition de forces conduite par les États-Unis ; une « guerre contre le terrorisme » continuelle dont les prochaines étapes paraissent peu claires. Cette boîte de Pandore d’actions et de réactions a rendu difficile toute réflexion posée, alors que l’interrogation et l’analyse ordonnées des événements récents est sans doute essentielle pour surmonter correctement les dangers de ce chapitre de l’histoire.
Savoir comment la liberté d’expression a évolué dans ce climat est, selon le PEN, une affaire pressante. La liberté d’expression est-elle une nouvelle victime des événements catastrophiques du 11 septembre 2001, ou est-ce qu’elle survit et prospère malgré tout ? Si la liberté d’expression a été sapée, quelles conséquences cela entraîne-t-il ? Si « la vie, la liberté et la sécurité de la personne » sont réellement plus en danger que jamais dans le monde depuis le 11 septembre 2001, que peuvent faire les écrivains à ce sujet, si tant est qu’ils puissent faire quelque chose ? La liberté d’expression en tant que droit doit-elle être suspendue au nom de la traque et de l’arrestation des terroristes ? Ou devrait-elle être protégée comme une force afin de susciter une plus grande compréhension entre les nations, comme le PEN l’a énoncé dès les premiers jours de sa formation.
Ce rapport est le premier pas du PEN dans sa tentative de répondre à ces questions de façon opportune. Il est conçu comme un document de discussion préliminaire pour les membres du PEN et d’autres associations des droits de l’homme, les journalistes, les écrivains et les fonctionnaires. Le PEN souhaite également que le rapport aboutisse à une réflexion plus profonde et à une campagne d’action.
« Antiterrorisme, écrivains et liberté d’expression » offre une vue d’ensemble de 35 pays dans lesquels les mesures antiterroristes, particulièrement depuis le 11 septembre 2001, ont eu un impact sur la liberté d’expression. Les thèmes qui émergent dans cette vue d’ensemble sont plus largement abordés dans le chapitre d’accompagnement, « TERRORISME ET LIBERTÉ D’EXPRESSION : THÈMES ET QUESTIONS ». Puis, dans « LES ÉCRIVAINS RÉAGISSENT », le rapport récapitule les résultats d’un questionnaire préliminaire envoyé à divers centres du PEN et analyse les commentaires sur le 11 septembre exprimé dans des articles publiés par des écrivains actifs au sein du PEN. Finalement, dans les « CONCLUSIONS », les lignes de force émergentes sont présentées ainsi que des suggestions pour l’analyse et les campagnes à venir.
Le rapport est disponible en anglais, français, espagnol et catalan et on peut le trouver dans le site de l’International PEN, http://www.internationalpen.org.uk , en cliquant sur « le Comité des écrivains emprisonnés de PEN International », ou on peut se procurer une copie imprimée aupres du bureau à Londres.