Le tribunal a décidé de prolonger la détention de Abdul Ilah Haydar Shae pour trente jours supplémentaires.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières s’inquiète de la prolongation arbitraire de la détention du journaliste Abdul Ilah Haydar Shae. Le tribunal spécial chargé de juger les atteintes à la sécurité d’Etat a décidé, le 22 septembre 2010, de prolonger la détention du journaliste pour trente jours supplémentaires, officiellement pour satisfaire aux besoins de l’enquête policière.
Le journaliste a été arrêté le 16 août dernier à son domicile à Sanaa, dans le cadre d’une violente opération de police. Accusé par les autorités d’avoir planifié des actions terroristes, et d’avoir soutenu le réseau Al-Qaïda dans les médias, Abdul Ilah Haydar Shae a été maintenu au secret pendant près d’un mois, avant d’être transféré, le 12 septembre, à la prison de la sécurité politique dans la capitale, contrôlée par les services de renseignements.
Le journaliste a été victime de coups et d’insultes durant son arrestation et sa détention. Lorsqu’il a comparu devant le tribunal, son corps portait des traces de blessures, en particulier sur le torse. Il aurait également une dent cassée.
Le tribunal a par ailleurs demandé la remise en liberté du journaliste Kamal Sharaf, détenu avec Abdul Ilah Haydar Shae. Ami du journaliste, il a été arrêté le 17 août. Il sera resté 37 jours en détention.
Abdul Ilah Haydar Shae avait déjà été interpellé et détenu par les forces de sécurité pendant plusieurs heures le 11 juillet.
Les journalistes sont les premières victimes de l’arbitraire des pouvoirs publics.