(RSF/IFEX) – Quatre mois après l’assassinat du journaliste Parmenio Medina, RSF s’inquiète de l’absence de progrès de l’enquête. Dans une lettre adressée au président Miguel Ángel Rodríguez, RSF demande au gouvernement de poursuivre ses efforts et de renforcer les moyens alloués à l’enquête. « Il est inconcevable que l’impunité prenne racine au Costa Rica », a déclaré […]
(RSF/IFEX) – Quatre mois après l’assassinat du journaliste Parmenio Medina, RSF s’inquiète de l’absence de progrès de l’enquête. Dans une lettre adressée au président Miguel Ángel Rodríguez, RSF demande au gouvernement de poursuivre ses efforts et de renforcer les moyens alloués à l’enquête. « Il est inconcevable que l’impunité prenne racine au Costa Rica », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « Tolérer l’impunité c’est accepter, ou du moins prendre le risque que les crimes contre les journalistes ne se reproduisent. C’est alors une menace qui peut contraindre les journalistes à s’autocensurer », a-t-il rappelé.
Selon les informations recueillies par RSF, Linneth Saborio, l’ancienne responsable de la police judiciaire, reconnaissait, près de trois mois après l’assassinat du journaliste, qu’aucune piste sérieuse n’avait été identifiée, malgré la mobilisation d’une équipe spéciale. Le 8 octobre 2001, le président du Costa Rica, Rodríguez, avait lancé un appel à la population, lui demandant de collaborer avec la justice en apportant des témoignages. À chaque date anniversaire de la mort de Medina, des représentants de la société civile se mobilisent pour commémorer cet assassinat et demander justice.
Medina animait depuis 28 ans une émission satirique, « La Patada » (« le coup de pied »), sur Radio Monumental. Il a été assassiné par des inconnus le 7 juillet, alors qu’il rentrait de l’enregistrement de son émission.
En octobre 1999, Medina avait dénoncé des irrégularités présumées dans la gestion de la radio catholique Radio María de Guadalupe. Un an plus tard, il avait également révélé avoir vu le prêtre Mínor Calvo, fondateur de la station catholique, en compagnie d’un jeune homme dans un parc fréquenté par des homosexuels. En mai 2001, suite à de nouvelles révélations de « La Patada » sur le fondateur de Radio María de Guadalupe, Medina avait reçu des menaces. Le 9 mai, des inconnus avaient tiré sur la façade de sa maison. Il avait alors bénéficié d’une protection policière qui avait pris fin début juin, à sa demande.
Citant une source judiciaire, le quotidien « La Prensa Libre » rapportait, le 9 août, que Medina se serait retrouvé au milieu d’une guerre entre narco-trafiquants. Alors qu’il enquêtait sur un personnage public, le journaliste aurait découvert les activités de blanchiment d’argent d’un important cartel de la drogue. D’après le journal, il aurait été abattu après que ce cartel avait appris qu’il était informé par une organisation mafieuse concurrente.