RSF condamne vivement le raid policier contre la chaîne irakienne basée à Amman, Al-Abassiya, connue pour son opposition au Premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, qui s'est soldé par l'arrêt des programmes et l'arrestation de l'ensemble de l'équipe de la chaîne.
Reporters sans frontières condamne vivement le raid policier du 9 juin 2014 contre la chaîne irakienne basée à Amman, Al-Abassiya, connue pour son opposition au Premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, qui s’est soldé par l’arrêt des programmes et l’arrestation de l’ensemble de l’équipe de la chaîne. « Non content de museler les médias chez lui comme le dénonce régulièrement Reporters sans frontières, Nouri Al-Maliki entend réduire au silence les voix critiques également hors de ses fontières. Les Jordaniens, répondant aux exigences et pressions de Bagdad, font fi de leurs engagements internationaux en matière de respect et de sécurité de la personne contre les arrestations arbitraires ou la liberté de la presse, notamment les articles 9, 16 et 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques », s’insurge l’organisation, qui réclame la libération immédiate de l’ensemble des personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire et la réouverture des bureaux de la chaîne.
Lors de leur descente, les forces de sécurité jordaniennes ont arrêté l’ensemble des employés, soit 14 personnes, parmi lesquelles des journalistes syriens, irakiens et jordaniens. Le bureau de la chaîne dans la capitale jordanienne a été fermé et la diffusion des programmes arrêtée. Cette opération policière fait suite à une plainte déposée contre la chaîne par le gouvernement irakien, qui l’accuse « d’incitation au terrorisme et aux conflits sectaires dans un pays voisin ». D’après les informations recueillies par Reporters sans frontières, le procureur général a décidé du placement en garde à vue des employés de la chaîne pour une durée de 14 jours.
Les autorités irakiennes ont ouvert des actions en justice contre plusieurs autres chaînes satellitaires irakiennes diffusant leurs programmes depuis la Jordanie. D’après l’agence de presse Khabar.net qui reprend une information publiée par Sumariya News, les autorités irakiennes auraient menacé le Royaume hachémite fin décembre 2013 de couper toutes ses aides si aucune mesures n’était prise contre ces médias, accusés d’appeler à la violence et aux conflits sectaires.
La chaîne Al-Abassiya a commencé à diffuser ses programmes il y a quatre ans depuis la capitale jordanienne. Elle est connue pour ses prises de position contre l’actuel gouvernement de Nouri Al-Maliki, n’hésitant pas à dénoncer l’ingérence de l’Iran dans les affaires de la région.
La Jordanie figure au 141e rang (sur 180) du classement 2014 de la liberté de la presse de RSF. L’Irak est lui en 153e position.