L'organisation demande aux États-Unis, à l’Union européenne et aux États du Golfe persique de reconnaître officiellement que l’immunité nationale octroyée à Saleh et à ses collaborateurs le mois dernier n’a aucune valeur juridique en dehors du Yémen.
(Human Rights Watch/IFEX) – New York, le 8 février 2012 – Les forces de sécurité yéménites ont pris d’assaut et bombardé des hôpitaux, expulsé des patients sous la menace des armes et violemment frappé des médecins lors d’une vague d’attaques qui a fait au moins 120 morts l’année dernière dans la ville de Taizz, l’un des berceaux du mouvement de contestation au Yémen, selon un nouveau rapport publié par Human Rights Watch aujourd’hui. Le président yéménite Ali Abdullah Saleh, qui reçoit actuellement des soins médicaux aux États-Unis, a bénéficié d’une amnistie au Yémen pour de telles attaques.
Dans le rapport de 75 pages, intitulé « ‘No Safe Places’: Yemen’s Crackdown on Protests in Taizz »(« Aucun refuge possible : La répression par les autorités yéménites de manifestations à Taizz »), Human Rights Watch demande aux États-Unis, à l’Union européenne et aux États du Golfe persique de reconnaître officiellement que l’immunité nationale octroyée à Saleh et à ses collaborateurs le mois dernier n’a aucune valeur juridique en dehors du Yémen.
« Les forces du président Saleh ont tué et blessé des centaines de civils, expulsé des patients des hôpitaux et empêché des blessés de guerre d’accéder aux soins », a déclaré Letta Tayler, chercheuse sur le Yémen pour à Human Rights Watch. « Saleh a certes le droit de recevoir des soins médicaux, mais lui et ses collaborateurs n’ont aucun droit à une immunité qui les mettrait à l’abri de poursuites pour crimes internationaux.»
Quand les Yéménites sont descendus dans la rue en janvier 2011 pour exiger la fin du règne de Saleh, qui dure depuis 33 ans, la ville de Taizz, à 250 kilomètres au sud de la capitale, Sanaa, est devenue un centre de résistance aussi bien pacifique qu’armée – et le théâtre de nombreuses atteintes aux droits humains et violations des lois de la guerre. Le rapport « No Safe Places » est basé sur plus de 170 entretiens avec des manifestants, des médecins, des défenseurs des droits humains et d’autres témoins des attaques perpétrées à Taizz par les forces de sécurité d’État et par des bandes pro-Saleh, de février à décembre 2011.
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