Le blogage journalistique est devenu un front crucial dans la lutte pour la liberté de la presse, souligne le CPJ dans un nouveau rapport.
(CPJ/IFEX) – New York, le 14 octobre 2009 – Le blogage journalistique est devenu un front crucial dans la lutte pour la liberté de la presse au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, tandis que les autoritaires gouvernementales réécrivent les lois et déploient la technologie pour bloquer le rapportage et le commentaire en ligne, souligne le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) dans un nouveau rapport.
L’Iran est le pire répresseur du journalisme en ligne dans cette région, a trouvé le CPJ, les gouvernements d’Égypte, de l’Arabie saoudite, de la Tunisie et de la Syrie enregistrent également des records déplorables en matière de harcèlement, de détention et de censure des bloggeurs.
Le blogage journalistique a connu un essor dans cette région au cours des dernières années, écrit Mohamed Abdel Dayem, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord du CPJ et auteur du rapport. Le paysage restrictif pour les médias traditionnels a conduit de nombreux journalistes à l’expression en ligne, où ils peuvent faire des commentaires dissidents et examiner des questions sensibles que la presse traditionnelle, entravée par son appartenance au gouvernement ou par les vieilles interdictions sévères de ce dernier, ne peut pas aborder.
« Tandis que la connectivité Internet se développe dans la région, la popularité des blogs rivalise avec celle des médias d’information traditionnels. Cela est d’autant plus vrai avec des sujets sensibles tels que le harcèlement sexuel, la torture et le VIH/SIDA. Sur de tels sujets, les bloggeurs ont repoussé les frontières et fourni des reportages à suivre par les journalistes traditionnels », écrit Abdel Dayem.
Les gouvernements travaillent dur pour étouffer cet essor des blogs. Les autorités sont en train d’élargir les restrictions légales existantes, de rédiger de nouvelles lois spécifiques à la toile et d’imposer des exigences aux fournisseurs de services pour surveiller les clients, constate le CPJ. Ces pays déploient également la technologie pour surveiller et bloquer le contenu en ligne. De l’Iran à la Tunisie, les autorités emploient des tactiques d’ancienne école, tels que le harcèlement et la détention, contre les bloggeurs, dont la plupart sont isolés et vulnérables.
« Les tactiques des autorités peuvent varier, mais l’objectif est souvent le même: convaincre les bloggeurs que le tribut à payer pour un bras de fer avec l’État l’emporte de loin sur tout avantage », écrit Abdel Dayem, qui fait des recommandations urgentes aux gouvernements de cette région, aux entreprises de technologie et à la communauté internationale.