(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à José Miguel Insulza, ministre de l’Intérieur, RSF a protesté contre le refus du ministère de l’Intérieur de renouveler le visa du journaliste espagnol Marc Serra i Torrent et contre les deux interpellations dont il a été l’objet. « Cette décision n’a d’autre motivation que de sanctionner sa couverture des […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à José Miguel Insulza, ministre de l’Intérieur, RSF a protesté contre le refus du ministère de l’Intérieur de renouveler le visa du journaliste espagnol Marc Serra i Torrent et contre les deux interpellations dont il a été l’objet. « Cette décision n’a d’autre motivation que de sanctionner sa couverture des manifestations menées par des communautés indigènes contre l’implantation d’une centrale hydroélectrique », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Ce dernier a rappelé que trois professionnels de l’information avaient été interpellés en 1999 dans des circonstances similaires. RSF a demandé au ministre de l’Intérieur de renouveler le visa de Serra i Torrent et de cesser d’assimiler les journalistes à des militants de la cause indienne.
Selon les informations recueillies par RSF, le journaliste espagnol Serra i Torrent, collaborateur de la revue « Resumen Latinoamericano » et du journal catalan « Illacrua », a été brièvement interpellé à deux reprises, le 1er mars 2002, alors qu’il couvrait les manifestations de communautés indigènes contre l’établissement d’une centrale hydroélectrique sur le barrage de Ralco, dans la région de Bio Bio (environ 450 kilomètres au sud de Santiago). Les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont fait de nombreux blessés et donné lieu à plusieurs arrestations. À chaque fois, les policiers ont conduit le journaliste dans la ville voisine de Los Angeles puis l’ont libéré après quelques heures, sans qu’aucune charge ait été retenue contre lui. Une semaine plus tard, Serra i Torrent a demandé que son visa soit renouvelé mais sa demande a été rejetée. Ce dernier était contraint de quitter le Chili au plus tard le 13 mars. Le journaliste dispose d’une lettre de « Resumen Latinoamericano » attestant qu’il travaille pour cette publication. Il était muni d’un visa touriste valable trois mois, théoriquement renouvelable sur place.
RSF rappelle que Sergio Bravo, photographe free-lance, Miguel Tapia de Radio Canelo, et Elias Paiñán de Radio Yungay, avaient été interpellés près de la ville de Cañete (500 km au sud de Santiago), le 14 mars 1999, alors qu’ils couvraient des affrontements entre forces de police et membres de la communauté indienne mapuche. Les trois journalistes avaient été libérés le lendemain mais convoqués par la justice à plusieurs reprises les semaines suivantes.