(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières se félicite de la remise en liberté, le 29 janvier 2009 à El Paso (Texas), du journaliste mexicain Emilio Gutiérrez Soto, exilé le 15 juin 2008 et détenu depuis par les services d’immigration des États-Unis. Compte tenu du danger qu’il encourt dans son propre pays, l’organisation demande que le statut […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières se félicite de la remise en liberté, le 29 janvier 2009 à El Paso (Texas), du journaliste mexicain Emilio Gutiérrez Soto, exilé le 15 juin 2008 et détenu depuis par les services d’immigration des États-Unis. Compte tenu du danger qu’il encourt dans son propre pays, l’organisation demande que le statut de réfugié lui soit octroyé.
« Emilio Gutiérrez aura passé sept mois en détention, alors qu’il ne représentait aucune menace pour la sécurité des États-Unis et que ses activités l’exposaient à une réelle menace dans une région parmi les plus dangereuses du Mexique. Reporters sans frontières n’a eu de cesse de rappeler, tant aux autorités mexicaines qu’américaines, la situation dramatique endurée par les journalistes à la frontière des deux pays, les journalistes mexicains d’abord, mais aussi leurs collègues américains. Nous souhaitons vivement que les services d’immigration donnent une suite favorable à la demande d’asile d’Emilio Gutiérrez. Le renvoyer au Mexique serait revenu à le condamner à mort. Il serait normal qu’elles répondent des motifs de sa détention », a déclaré l’organisation.
« Le précédent Emilio Gutiérrez constitue un très mauvais exemple pour les gouvernements de pays réputés plus sûrs, qui doivent protéger et faciliter l’accès de leur territoire à des journalistes étrangers confrontés à une situation similaire. Depuis 2007, nous avons accompagné plus de deux cents collègues réfugiés », a ajouté Reporters sans frontières.
Après sept mois passés au centre de rétention d’El Paso sous la garde des services d’immigration, Emilio Gutiérrez a recouvré la liberté dans l’après-midi du 29 janvier 2009. Les autorités se sont refusées à tout commentaire.
Correspondant du quotidien « El Diario » à Ascensión (État de Chihuahua, Nord), Emilio Gutiérrez, 46 ans, avait passé la frontière texane avec son fils adolescent, Oscar, le 15 juin 2008, après avoir reçu des menaces de mort attribuées à des militaires. Un mois plus tôt, une cinquantaine de soldats avaient mené en pleine nuit une perquisition musclée à son domicile, en toute illégalité (lire le communiqué du 24 juin: http://tinyurl.com/anuzlu ).
Dès leur arrivée aux États-Unis, le journaliste et son fils s’étaient spontanément présentés à une patrouille des services d’immigration qui les avait arrêtés et placés en centre de détention. Oscar Gutiérrez avait été libéré et hébergé par des cousins résidant à El Paso. Son père était resté en prison. Une audience prévue le 20 novembre pour statuer sur son cas avait été repoussée au mois de mars 2009. Bien que libéré, Emilio Gutiérrez ne connaît toujours pas la date de l’examen de sa situation.
Mise à jour du cas Gutiérrez Soto: http://ifex.org/en/content/view/full/94750