(RSF/IFEX) – Depuis le 14 août 2003, date de sa dernière visite, aucune nouvelle sur l’état de santé de Mohsen Sazgara n’a été donnée à la famille du journaliste, emprisonné depuis le 15 juin. Cardiaque, très amoindri par une grève de la faim, Sazgara a été transféré le 2 octobre à l’hôpital Baghiatollah de Téhéran, […]
(RSF/IFEX) – Depuis le 14 août 2003, date de sa dernière visite, aucune nouvelle sur l’état de santé de Mohsen Sazgara n’a été donnée à la famille du journaliste, emprisonné depuis le 15 juin. Cardiaque, très amoindri par une grève de la faim, Sazgara a été transféré le 2 octobre à l’hôpital Baghiatollah de Téhéran, celui-là même où Zahra Kazemi a fini ses jours (consulter des alertes de l’IFEX du 26 septembre, 27, 26 et 15 août, 29, 23, 22, 17, 16, 14, 11 et 10 juillet 2003).
« Reporters sans frontières demande aux autorités de donner immédiatement des garanties sur l’état de santé de Mohsen Sazgara et d’autoriser son propre médecin de famille à lui rendre visite. Il ne faudrait en aucun cas que sa vie soit mise en danger, ni sur le plan médical, ce qui pourrait arranger certains, ni pour cause de mauvais traitements, ce qui n’est pas inhabituel à la prison d’Evine, comme l’a démontré récemment l’assassinat de Zahra Kazemi. Nous demandons également à la Commission européenne de faire pression sur les autorités de la République islamique pour entreprendre une inspection des prisons iraniennes », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Sazgara est l’un des fondateurs de la presse réformatrice. Il a été le directeur de publication des quotidiens « Jameh », « Neshat » et « Tous », aujourd’hui suspendus, et le créateur du site www.alliran.net (fermé après son arrestation). Analyste politique courageux, il n’a pas hésité à écrire que « l’expérience de ces cinq dernières années montre que le pouvoir religieux ne peut être réformé, et ne peut être efficace ». Il a également osé qualifier de « dictatorial » le pouvoir du Guide de la République, l’ayatollah Khamenei. Il a été inculpé pour atteinte à la sécurité nationale, insulte au Guide de la République et propagande contre l’État, et condamné, le 27 septembre, à une peine d’un an de prison ferme.
Il est indéniable que Sazgara gêne les prédateurs de la liberté de la presse, qui redoutent sans doute, qu’une fois sorti de prison, il ne fasse des révélations sur ses conditions de détentions et les pratiques en vigueur à la prison d’Evine.
Plusieurs journalistes actuellement emprisonnés sont entre les mains des services du procureur Saïd Mortazavi et des gardiens de la révolution et ce, dans les locaux mêmes où Kazemi a reçu le coup qui a entraîné sa mort. Avec 17 journalistes actuellement emprisonnés, l’Iran est la plus grande prison pour les journalistes du Moyen-Orient.