(RSF/IFEX) – Le « Khartoum Monitor », quotidien en langue anglaise, n’a pas pu reparaître le 13 septembre 2003, contrairement à la décision de la cour d’appel soudanaise. Cette dernière avait en effet annulé, dans la semaine du 8 septembre, un verdict retirant au journal sa licence de publication. Le « Khartoum Monitor » s’était donc vu autorisé par […]
(RSF/IFEX) – Le « Khartoum Monitor », quotidien en langue anglaise, n’a pas pu reparaître le 13 septembre 2003, contrairement à la décision de la cour d’appel soudanaise. Cette dernière avait en effet annulé, dans la semaine du 8 septembre, un verdict retirant au journal sa licence de publication. Le « Khartoum Monitor » s’était donc vu autorisé par le Conseil national de la presse à retrouver sa place dans les kiosques. C’était compter sans les pressions du procureur en charge des crimes contre l’Etat, Mohammed Farid Hassan, qui est parvenu à interdire la reparution du journal, au titre de l’article 130 du code de procédure pénale de 1991, alinéa 1 et 3, et ce, jusqu’à ce que « l’enquête sur son cas soit terminée ».
« Ce quotidien est victime d’un véritable harcèlement de la part de l’Autorité nationale de sécurité et du procureur chargé des crimes contre l’Etat ! Une fois de plus, le procureur Mohammed Farid Hassan fait fi des décisions de justice. Reporters sans frontières demande que, conformément à la décision de la cour d’appel, le « Khartoum Monitor » reparaisse immédiatement », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Le « Khartoum Monitor » avait été suspendu le 12 juillet, la cour criminelle de Khartoum ayant estimé que le journal avait publié des articles violant le code pénal. Ce quotidien sortait alors tout juste d’une précédente condamnation, datant celle-là du 10 mai, qui lui avait valu une fermeture de deux mois et une amende de 500 000 livres soudanaises (environ 1 925 $US ; 1 700 euros).
Cette campagne de harcèlement s’inscrit sur fond de conflit entre l’Autorité nationale de sécurité qui entend bien garder sa mainmise sur la presse et le Conseil national de la presse, autorité compétente en la matière depuis le décret présidentiel du 12 août qui garantit également la liberté de la presse.