(RSF/IFEX) – RSF a exprimé sa préoccupation alors que plusieurs journalistes ont été agressés, lors d’incidents entre partisans du pouvoir et opposants, devant les bâtiments de la Cour suprême (Tribunal Supremo de Justicia), à Caracas, les 30, 31 juillet et 1er août 2002. Dans une lettre adressée à Diosdado Cabello, ministre de l’Intérieur et de […]
(RSF/IFEX) – RSF a exprimé sa préoccupation alors que plusieurs journalistes ont été agressés, lors d’incidents entre partisans du pouvoir et opposants, devant les bâtiments de la Cour suprême (Tribunal Supremo de Justicia), à Caracas, les 30, 31 juillet et 1er août 2002. Dans une lettre adressée à Diosdado Cabello, ministre de l’Intérieur et de la Justice, l’organisation a demandé que des enquêtes soient ouvertes pour faire la lumière sur ces agressions. « Ces événements démontrent que la situation de la presse au Venezuela reste très difficile, en dépit du dialogue initié entre le gouvernement et l’opposition », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « Il est impératif que les responsables soient identifiés et jugés », a-t-il ajouté, rappelant que des partisans du président Hugo Chávez sont mis en cause dans ces nouveaux incidents. Par ailleurs, RSF a demandé au gouvernement d’assurer la protection des journalistes, conformément aux directives de l’Organisation des Etats américains (OEA).
Selon les informations recueillies par RSF, Ray Avilés, de l’émission 24 horas, diffusée sur la chaîne Venevision, a été menacé par des partisans supposés du président Chávez, le 30 juillet. Le même jour, Yadiris Adrián, journaliste radio, a essuyé des jets d’oeufs et d’objets.
Le 31 juillet, Gabriel Osorio, photographe de l’hebdomadaire « Primicia », a été agressé. De supposés partisans du pouvoir, l’accusant d’être un agent de la CIA, l’ont frappé, le blessant à la main gauche, et lui ont volé son matériel. Par ailleurs, aux alentours de quatorze heures (heure locale), une grenade lacrymogène a été jetée contre le siège de la chaîne Globovision. Le 9 juillet dernier, une grenade avait déjà été lancée contre les locaux de la chaîne (consulter l’alerte de l’IFEX du 10 juillet 2002).
Le 1er août, Paulo Perez Zambrano, photographe du quotidien « El Universal », ainsi que plusieurs autres photographes et cameramen ont également été agressés par des partisans prochavistes, a rapporté l’agence Associated Press. Par ailleurs, selon le quotidien « El Nacional », un officier de police aurait saisi l’appareil et trois pellicules du photographe Alejandro Delgado Cisneros. Aux cours des affrontements, des véhicules des chaînes Venevision, RCTV et Globovision ont été endommagés.
Ces incidents ont eu lieu alors que partisans du pouvoir et opposants manifestaient devant la Cour suprême, dont les membres examinaient depuis le 30 juillet la possibilité de juger pour rébellion les anciens officiers impliqués dans le coup d’État du 11 avril. Les membres de la Cour ont annoncé le 1er août que les quatre militaires mis en cause ne devaient pas être poursuivis, provoquant la colère des proches du gouvernement.
Le 29 juillet, la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a prolongé pour un délai de six mois les mesures de protection, adoptées le 30 janvier, en faveur des chaînes Globovision et RCTV. La Commission a demandé aux autorités vénézuéliennes de garantir la sécurité des journalistes et de mener à leur terme toutes les investigations concernant les actes d’intimidation et de violence commis contre les professionnels de l’information.