(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur et de la Justice, Winston Spadafora Franco, RSF a protesté « contre les irrégularités qui entâchent les poursuites engagées contre Miren Gutiérrez, Monica Palm, Gustavo Gorriti et Rolando Rodríguez, du quotidien ‘La Prensa' ». Les journalistes sont poursuivis pour « diffamation » par le procureur général de la Nation, […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur et de la Justice, Winston Spadafora Franco, RSF a protesté « contre les irrégularités qui entâchent les poursuites engagées contre Miren Gutiérrez, Monica Palm, Gustavo Gorriti et Rolando Rodríguez, du quotidien ‘La Prensa' ». Les journalistes sont poursuivis pour « diffamation » par le procureur général de la Nation, José Antonio Sossa. L’organisation a demandé au ministre de prendre les mesures nécessaires afin que « l’instruction du dossier respecte les règles d’équité ». Alors que les quatre journalistes risquent jusqu’à deux ans de prison, Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a de nouveau demandé au gouvernement panaméen « d’abroger les lois qui prévoient des peines de prison pour délits de presse ».
Selon les informations obtenues par RSF, des agents de la police judiciaire se sont présentés, le 8 août 2000 à six heures du matin (heure local), aux domiciles de Gorriti, Gutiérrez, Palm, et Rodríguez, respectivement co-directeur et reporters du quotidien « La Prensa ». Les policiers étaient munis d’un « mandat de comparution » délivré, le 1er août, par le juge d’instruction Armando Fuentes. L’ordre a été exécuté alors que, la veille, Alejandro Watson, l’avocat des journalistes, avait déposé un recours suspensif contre ce mandat devant le deuxième tribunal de Panama city. Par ailleurs, au sein de l’administration judiciaire panaméenne, le juge d’instruction Fuentes est le subalterne de Sossa, à l’origine de la plainte.
Cette plainte avait été déposée le 25 octobre 1999. Elle s’appuie sur l’article 175 du Code pénal qui spécifie que quiconque publie ou reproduit des informations portant atteinte à la réputation d’un individu est passible d’une peine de 18 à 24 mois de prison. Sossa reproche à « La Prensa » la publication, les 7 et 8 août 1999, d’une série d’articles l’accusant de protéger un homme d’affaires américain soupçonné d’être lié à des narcotrafiquants.