(RSF/IFEX) – RSF est préoccupée par la tentative d’assassinat dont a été victime Euri Cabral, directeur de la chaîne de télévision Canal 23 et présentateur de l’émission « El gobierno de la Mañana », diffusée sur la radio Z-101. « Nous vous demandons de tout mettre en oeuvre pour que les agresseurs et leurs commanditaires soient identifiés et […]
(RSF/IFEX) – RSF est préoccupée par la tentative d’assassinat dont a été victime Euri Cabral, directeur de la chaîne de télévision Canal 23 et présentateur de l’émission « El gobierno de la Mañana », diffusée sur la radio Z-101.
« Nous vous demandons de tout mettre en oeuvre pour que les agresseurs et leurs commanditaires soient identifiés et punis dans les meilleurs délais. Manifestement, cet attentat a été soigneusement planifié. Il est important de ne pas laisser s’installer un climat d’impunité en République dominicaine », a déclaré RSF dans une lettre adressée à Franklin Almeyda Rancier, ministre de l’Intérieur.
« Nous sommes d’autant plus préoccupés qu’il s’agit de la seconde grave attaque contre la presse après la mort, le 14 septembre dernier, d’un journaliste à Azua, à l’est de Saint Domingue. Dans cette localité, les reporters se plaignent toujours de recevoir des menaces. Il faut que leurs agresseurs, des délinquants notoires, soient neutralisés rapidement », a insisté RSF.
« Nous tenons cependant à saluer la réaction du président Leonel Fernández, qui a immédiatement condamné l’attaque contre Euri Cabral, ainsi que l’initiative des autorités d’accorder une protection à tous les journalistes de l’émission », a ajouté l’organisation.
Dans la nuit du 29 au 30 septembre 2004, après avoir présenté l’émission « Temas del día », sur la chaîne Canal 23, Cabral a été la cible d’une tentative d’assassinat, à Saint-Domingue. Il était à bord de son véhicule lorsqu’une automobile a tenté de lui barrer la route. Deux personnes à moto ont tiré à plusieurs reprises sur sa voiture, dont trois fois à hauteur de la tête.
Un suspect a été arrêté par les forces de l’ordre, mais son identité n’a pas encore été révélée. Cabral a déclaré que les responsables pouvaient être des membres de l’ancien gouvernement et de la police, et que l’on essayait, à travers lui, de semer la terreur dans les médias.
Le journaliste, très critique à l’égard de l’ancien président Hipolito Mejía et réputé proche du Parti de la libération dominicaine (PLD, au pouvoir), s’est souvent exprimé en faveur d’un procès des fonctionnaires du gouvernement Mejía accusés de corruption. Avant l’élection présidentielle du 16 août dernier, il avait reçu des menaces auxquelles il n’avait pas accordé d’importance. Il est aujourd’hui sous protection policière.
Par ailleurs, dans la ville d’Azua, où le journaliste Juan Andújar a été tué le 14 septembre dernier par une bande de délinquants, les journalistes sont toujours menacés (consulter des alertes de l’IFEX des 20 et 15 septembre 2004). Plusieurs d’entre eux, ainsi que leurs proches, ont de nouveau reçu des menaces de mort.