(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la Cour suprême, Francisco Plata Lopez, RSF a exprimé sa « préoccupation » après la suspension de facto des émissions de Radio Ya et Stereo Ya, deux stations privées de Managua dirigées par Carlos Guadamuz. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé à Plata Lopez que « le […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président de la Cour suprême, Francisco Plata Lopez, RSF a exprimé sa « préoccupation » après la suspension de facto des émissions de Radio Ya et Stereo Ya, deux stations privées de Managua dirigées par Carlos Guadamuz. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé à Plata Lopez que « le contrôle de Radio Ya soit restitué à Guadamuz. » Suite à un contentieux avec le personnel, un juge avait décidé, le 22 décembre 1999, le retrait de la gestion de la station à Guadamuz et la saisie des biens de la radio, entraînant la fin des émissions. L’organisation a également demandé au président de la Cour suprême « [qu’]une enquête soit ouverte sur la destruction, le 28 décembre, de l’émetteur de Stereo Ya, station dirigée également par Guadamuz ». Enfin, dans une seconde lettre adressée au directeur de la Telcor, l’entreprise publique de télécommunication qui gère l’attribution des fréquences, RSF a demandé que la décision de la Telcor de retirer leur licence à Radio Ya et Stereo Ya « soit réexaminée à la lumière des éléments présentés par Guadamuz. »
Selon les informations recueillies par RSF, l’ensemble des équipements de Radio Ya a été saisi et placé sous la responsabilité de quatre employés de la station le 22 décembre, à la suite d’une opération de police dans les locaux de la station. Ces employés avaient porté plainte contre la direction, réclamant le paiement d’arriérés de salaires et d’indemnités de licenciement. Guadamuz affirme qu’il paie en réalité ses prises de position contre les accords passés entre le Front sandiniste de libération nationale (FSLN, Frente Sandinista de Liberacion Nacional), parti dâopposition, auquel il appartenait, et le gouvernement. Dernier épisode en date, le 8 mai 2000, des vigiles privés ont empêché la juge Vida Benavente d’inspecter les locaux et l’émetteur de Radio Ya. Cette inspection avait été demandée par Guadamuz, directeur de la radio, afin de constater l’état des installations et l’utilisation indue qu’en feraient les actuels responsables.
Par ailleurs, le 28 décembre 1999, l’émetteur de Stereo Ya aurait été détruit par un commando dirigé par le militant sandiniste Victor Cienfuegos sans que ce dernier ait été inquiété par la justice. Enfin, le 7 janvier 2000, la Telcor, l’entreprise publique de télécommunication qui gère l’attribution des fréquences, a annoncé le retrait de leur licence à Radio Ya et Stereo Ya. D’après la Telcor, la première n’aurait pas renouvelé sa demande de licence dans les délais réglementaires alors que la seconde ne remplirait pas les conditions nécessaires à l’attribution d’une fréquence. Des arguments réfutés par Guadamuz qui met en avant le fait que l’entreprise publique avait, le 10 octobre 1999, accepté la taxe annuelle dont s’étaient acquitté les deux radios.