(RSF/IFEX) – RSF est profondément choquée par la mort d’Hector Ramírez, de Radio Sonora, et les violences dont ont été victimes plusieurs journalistes de la part de sympathisants du général José Efraín Ríos Montt, candidat potentiel du Front républicain guatémaltèque (FRG, au pouvoir) à l’élection présidentielle. « Les violences des manifestants contre la presse sont extrêmement […]
(RSF/IFEX) – RSF est profondément choquée par la mort d’Hector Ramírez, de Radio Sonora, et les violences dont ont été victimes plusieurs journalistes de la part de sympathisants du général José Efraín Ríos Montt, candidat potentiel du Front républicain guatémaltèque (FRG, au pouvoir) à l’élection présidentielle.
« Les violences des manifestants contre la presse sont extrêmement graves et ne doivent pas rester impunies. Il est de votre devoir que leurs auteurs soient identifiés et sanctionnés », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans une lettre adressée à Alfonso Portillo, président de la République.
« Nous vous mettons en garde contre tout laxisme alors que les agresseurs sont issus des rangs de votre propre parti. Reporters sans frontières est extrêmement préoccupée par ces nouvelles violences, alors qu’une dizaine de journalistes ont été menacés ou agressés au cours des dernières semaines. Il est urgent d’enrayer cette spirale de la violence », a ajouté l’organisation (consulter des alertes de l’IFEX des 21, 15, 9 et 4 juillet, 27 et 25 juin 2003).
Le 24 juillet 2003, Ramírez, de Radio Sonora, est mort d’un arrêt cardiaque alors qu’il était poursuivi dans les rues de Guatemala City par des partisans du FRG. Agé de 61 ans, Ramírez travaillait également pour le journal télévisé « Notisiete » diffusé sur la chaîne Canal 7.
Plusieurs autres journalistes qui tentaient de s’approcher des édifices bloqués par les partisans du général Ríos Montt ont été agressés par ces derniers. Certains manifestants étaient masqués et portaient des armes à feu ou des armes blanches. Ils ont insulté les journalistes et les ont pourchassés en menaçant des les frapper.
Parmi eux, Juan Carlos Torres, photographe du quotidien « elPeriódico », et Hector Estrada, cameraman de la chaîne Guatevisión, ont réussi à prendre la fuite après que des manifestants les avaient aspergés d’essence pour les brûler vifs. Le premier, dont le matériel a été détruit, a été hospitalisé.
D’après le quotidien « Prensa Libre », Donald González, d’une radio locale, a vu sa moto détruite et un photographe du journal « Siglo XXI » a été violemment frappé par des manifestants qui tentaient de lui voler son matériel.
Par ailleurs, selon l’organisation Periodistas Frente a la Corrupción, Edgar Valle, du journal télévisé « Notisiete », et son cameraman, ont été agressés par des partisans du général Ríos Montt devant la Cour suprême.
Plus tard dans la journée, selon l’Agence France-Presse (AFP), les bureaux des quotidiens « Prensa Libre », « elPeriódico » et « Nuestro Diario » ont dû être partiellement évacués après avoir reçu des appels prévenant qu’ils pourraient être l’objet de violences. Seuls les journalistes sont restés sur place. D’après un responsable d' »elPeriódico », trois cents personnes se sont massées devant le journal. Elles reprochaient à la presse d’être responsable de la suspension de la candidature du général Ríos Montt.