(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF daté du 19 juin 2003 : Reporters sans frontières publie un rapport Internet sous surveillance : Les entraves à la circulation de l’information sur le réseau « Internet est l’un des vecteurs les plus solides de la liberté. Il offre la vérité à ceux qui veulent la […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF daté du 19 juin 2003 :
Reporters sans frontières publie un rapport
Internet sous surveillance : Les entraves à la circulation de l’information sur le réseau
« Internet est l’un des vecteurs les plus solides de la liberté. Il offre la vérité à ceux qui veulent la voir et l’entendre. On ne s’étonnera donc pas que certains gouvernements et organismes craignent Internet et sa capacité à faire connaître la vérité. » Vinton G. Cerf
Si le nombre d’internautes chinois double pratiquement tous les six mois, et celui des sites tous les ans, cette croissance fulgurante de la Toile s’accompagne d’un effort de contrôle, de censure et de répression à la mesure de cette dynamique. Lois liberticides, cyberdissidents emprisonnés, sites bloqués, surveillance des forums de discussion, cybercafés fermés, en Chine, toute la panoplie répressive est utilisée pour museler le Réseau.
Arrestations de cyberdissidents, blocage de l’accès aux sites jugés « politiquement ou culturellement incorrects », contrôle des courriers électroniques . . . bien que peu développé au Viêt-nam, Internet est toujours sous la coupe du Parti communiste. Le gouvernement d’Hanoi semble reproduire à la lettre le modèle chinois de contrôle du Réseau.
Avec un accès soumis à autorisation et un rationnement des équipements nécessaires, Internet à Cuba apparaît comme un phénomène limité et sous haute surveillance. Les équipements nécessaires, y compris les plus récents, ne sont disponibles que dans les magasins d’Etat spécialisés, accessibles uniquement aux personnes autorisées. Par ailleurs, le gouvernement a légiféré dès l’apparition d’Internet sur l’île. En juin 1996, le décret-loi 209, intitulé « Accès depuis la République de Cuba au réseau informatique global », précise que son utilisation ne peut se faire « en violation des principes moraux de la société cubaine ou des textes de loi du pays », et que les messages électroniques ne doivent pas « compromettre la sécurité nationale ».
En Tunisie, le discours officiel prône le développement rapide et une démocratisation exemplaire d’Internet. Cependant, les services de sécurité opèrent une surveillance implacable du cyberespace. Censure des sites, interception des e-mails, contrôle des cybercafés, arrestations et condamnations arbitraires sont le lot quotidien des internautes. Arrêté en 2002, le cyberdissident Zouhair Yahyaoui a été condamné à deux ans de prison.
Au total, au 19 juin 2003, plus d’une cinquantaine d’internautes croupissaient en prison, dont les trois quarts en Chine.
Si Internet est la bête noire des régimes autoritaires de tous poils, même dans nos bonnes vieilles démocraties, l’adoption de lois antiterroristes a renforcé le contrôle des autorités sur le réseau et mis à mal le principe de protection des sources journalistiques. C’est le cas notamment aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou en France.
Ce rapport publié avec le concours du ministère des Affaires étrangères, de la Fondation Hachette, et grâce au soutien de la Caisse des dépôts et consignations, traite de la situation d’Internet dans soixante pays, entre le printemps 2001 et le printemps 2003. Il est préfacé par Vinton G. Cerf, le « père » d’Internet.
L’intégralité du rapport 2003 « Internet sous surveillance – Les entraves à la circulation de l’information sur le réseau » est disponible en français et anglais dès le 19 juin sur le site de Reporters sans frontières, http://www.rsf.org. Il est possible de le télécharger au format pdf ainsi que la couverture en 300 dpi sur www.rsf.org « espace-presse téléchargement ». On peut également en commander la version brochée à Reporters sans frontières, 5 rue Geoffroy-Marie, 75009 Paris (10 euros + frais de port).