(RSF/IFEX) – Au lendemain de l’adoption par le gouvernement colombien d’un décret instaurant l’état d’exception (« Estado de Conmocion Interior »), RSF s’interroge sur les conséquences de cette décision sur la liberté de la presse. L’organisation s’est montrée en particulier préoccupée par la possible limitation de la libre circulation des personnes et des véhicules. « En aucun cas […]
(RSF/IFEX) – Au lendemain de l’adoption par le gouvernement colombien d’un décret instaurant l’état d’exception (« Estado de Conmocion Interior »), RSF s’interroge sur les conséquences de cette décision sur la liberté de la presse. L’organisation s’est montrée en particulier préoccupée par la possible limitation de la libre circulation des personnes et des véhicules.
« En aucun cas une telle mesure ne doit s’appliquer aux professionnels de la presse. A l’heure où le conflit armé se durcit en Colombie, il est en effet fondamental que les journalistes puissent témoigner de la situation qui sévit sur l’ensemble du territoire », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans une lettre adressée au président Alvaro Uribe Vélez.
« Une telle décision serait par ailleurs contraire à l’engagement pris dans le même décret de respecter les traités internationaux desquels la Colombie est partie, parmi lesquels la Convention américaine des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui garantissent tout deux le droit de rechercher l’information sans considération de frontières », a souligné Ménard. L’organisation a demandé au président colombien d’apporter des explications sur les conséquences de l’état d’exception sur la liberté de la presse.
Un décret adopté le 11 août 2002 par le gouvernement stipule la mise en place de l’état d’exception sur l’ensemble du territoire colombien. Publié par le quotidien « El Tiempo », le texte du décret prévoit l’adoption de « mesures tendant à restreindre la liberté de circulation des personnes et des véhicules ». Il prévoit également la restauration du respect des droits de l’homme et des libertés publiques dans le respect « des garanties consacrées par la Constitution et par les traités internationaux ratifiés par la Colombie ».
Parmi les principaux traités ratifiés par la Colombie figurent la Convention interaméricaine des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Ces deux traités garantissent, respectivement dans leur article 13 et 19, « la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières ».