(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur (« secretario de gobernacion »), Santiago Creel Miranda, RSF a protesté contre les agressions ou les menaces dont ont été victimes six journalistes. D’après Robert Ménard, secrétaire général de RSF, ces affaires traduisent « une détérioration de la situation de la liberté de la presse ». L’organisation a demandé […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur (« secretario de gobernacion »), Santiago Creel Miranda, RSF a protesté contre les agressions ou les menaces dont ont été victimes six journalistes. D’après Robert Ménard, secrétaire général de RSF, ces affaires traduisent « une détérioration de la situation de la liberté de la presse ». L’organisation a demandé l’ouverture d’une enquête sur chacun de ces cas, alors que des agents de l’État sont en cause dans cinq d’entre eux. RSF a également demandé « que tous les moyens soient mis en oeuvre pour protéger les journalistes menacés ».
Selon les informations recueillies par RSF, le domicile de Francisco Guerrero, directeur de l’édition de l’État du Morelos de « La Jornada » (sud de Mexico), ferait l’objet d’une surveillance de la part d’inconnus depuis plusieurs semaines. Début novembre 2001, des employés de maison du journaliste ont été arrêtés dans la rue et menacés de mort s’ils ne livraient pas des documents appartenant à Guerrero. Début septembre, la gérante du journal avait été attaquée. « La Jornada » avait accusé un fonctionnaire du ministère de la Justice d’être impliqué dans un assassinat. La publication avait également dénoncé dans ses colonnes l’existence supposée, au sein du gouvernement de l’État du Morelos, d’une cellule chargée de surveiller des membres des partis de l’opposition et d’organisations non gouvernementales.
Par ailleurs, on a appris le 6 novembre que Sergio Aguayo, écrivain et journaliste, avait reçu des menaces de mort. Aguayo venait de publier « La Charola », un livre dans lequel il mettait en cause les services secrets mexicains dans des assassinats politiques.
Le 5 novembre, des agents de la police judiciaire ont menacé et frappé deux journalistes du « Diario de Yucatan », William Casanova Vazquez et Fernando Acosta, alors qu’ils enquêtaient sur un accident de la circulation.
Le 1er novembre, Fabian Antonio Santiago Hernandez, du quotidien « El Liberal del Sur » (État de Vera Cruz), a été agressé par un conseiller municipal de Coatzacoalcos, Luis René Morales Romero. Armé d’un couteau, ce dernier s’est jeté sur le journaliste qui souhaitait l’interroger sur des détournements de fonds supposés lui étant attribués. Des proches du conseiller municipal se sont interposés, permettant au journaliste de quitter les lieux.
Ernesto Villanueva, universitaire spécialiste du droit de l’information et collaborateur de l’hebdomadaire « Proceso », a été suivi par des inconnus le 23 octobre, alors qu’il se rendait à son domicile. Peu après, il a reçu un appel téléphonique le menaçant, lui et sa famille. Villanueva s’était distingué par ses prises de position critiques dans la presse envers le projet de loi sur l’accès à l’information publique.