Le gouvernement syrien devrait libérer immédiatement le défenseur des droits humains Mazen Darwish, arbitrairement détenu, ainsi que ses collègues Hani Al-Zitani et Hussein Ghareer.
Le gouvernement syrien devrait libérer immédiatement et sans condition le défenseur des droits humains Mazen Darwish, arbitrairement détenu, ainsi que ses collègues Hani Al-Zitani et Hussein Ghareer, ont déclaré aujourd’hui 61 organisations de défense des droits humains. Le 22 février 2014, le Conseil de sécurité des Nations Unies a exigé la libération de toutes les personnes détenues arbitrairement en Syrie.
Darwish et ses collègues, détenus en violation des normes internationales par les autorités gouvernementales depuis plus de deux ans, sont incarcérés à la prison centrale d’Adra à Damas en attendant leur procès devant le Tribunal antiterroriste.
Le 10 mars, le président du Tribunal antiterroriste a reporté le procès de ces hommes pour la septième fois consécutive, au 24 mars. Le dernier report aurait été effectué parce qu’un juge de première instance était malade, mais les reports précédents étaient dus à l’incapacité du gouvernement à présenter des preuves contre les trois hommes.
Le procès n’a pas été tenu de manière conforme aux normes internationales de procès équitable, ont déclaré les organisations. Les détenus n’ont pas eu connaissance des éléments de preuve retenus contre eux et craignent que des preuves obtenues sous la torture puissent être utilisées contre eux. Il y a également eu des retards excessifs.
Les services de renseignement des forces aériennes syriennes ont arrêté les trois hommes le 16 février 2012 à Damas, lorsque des agents ont attaqué les bureaux du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression (SCM), une organisation non gouvernementale locale clé dont le travail est de diffuser des informations sur la situation des droits humains en Syrie. Le gouvernement a porté des accusations de terrorisme contre les trois hommes pour leur travail au SCM et, en dépit de rapports crédibles selon lesquels les forces de sécurité les ont soumis à la torture lors de leur détention, il n’y a pas eu d’enquête sur les exactions.
Leur maintien en détention s’inscrit dans une campagne plus large de menaces et de harcèlement contre les défenseurs des droits humains en Syrie qui semble destinée à les empêcher de mener à bien leur travail légitime et pacifique sur les droits humains, selon les organisations.
Malgré des appels répétés de la part de la communauté internationale, notamment les Nations Unies, à la libération des trois défenseurs des droits humains, les autorités ont refusé de les libérer. Une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies du 15 mai 2013 comprenait une demande pour leur libération immédiate et le 14 janvier 2014, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a conclu que leur détention était arbitraire et a appelé à leur libération.
Les autorités syriennes devraient immédiatement mettre en œuvre la Résolution 2139 du Conseil de sécurité des Nations Unies adoptée le 22 février 2014, ont déclaré les organisations. La résolution exige la fin immédiate de la détention arbitraire, de la torture, des enlèvements et des disparitions forcées, ainsi que la libération de toutes les personnes détenues arbitrairement. Ce faisant, le gouvernement devrait immédiatement et sans condition libérer Darwish, Ghareer et Al-Zitani et abandonner toutes les charges contre eux.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies et la communauté internationale, en particulier les pays qui soutiennent le gouvernement syrien, devraient faire pression pour la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes actuellement détenues arbitrairement, ont conclu les organisations.