(RSF/IFEX) – RSF a exprimé sa profonde inquiétude suite à la grève de la faim débutée, le 31 août 2003, par les journalistes indépendants Manuel Vázquez Portal, Juan Carlos Herrera Acosta et Normando Hernández González, incarcérés dans la prison de Boniatico (Santiago de Cuba, est de l’île). Les journalistes entendent ainsi protester contre leurs conditions […]
(RSF/IFEX) – RSF a exprimé sa profonde inquiétude suite à la grève de la faim débutée, le 31 août 2003, par les journalistes indépendants Manuel Vázquez Portal, Juan Carlos Herrera Acosta et Normando Hernández González, incarcérés dans la prison de Boniatico (Santiago de Cuba, est de l’île). Les journalistes entendent ainsi protester contre leurs conditions de détention. Cette grève de la faim leur a valu d’être transférés par les autorités carcérales dans une autre prison. Leur nouveau lieu d’incarcération reste à ce jour inconnu.
« Il s’agit de la seconde grève de la faim déclarée en un mois à cause des conditions déplorables dans lesquelles sont détenus les journalistes. Ils sont pour la plupart transférés dans des prisons à des centaines de kilomètres de leurs familles, l’hygiène y est très mauvaise, l’alimentation insuffisante et les soins médicaux apportés aux prisonniers en mauvaise santé, minimes », a dénoncé RSF. L’organisation demande que le nouveau lieu de détention des trois journalistes soit immédiatement communiqué aux familles, et que celles-ci soient autorisées à leur rendre visite dans les plus brefs délais.
Le 31 août, Vázquez Portal de l’agence de presse Grupo de Trabajo Decoro, Hernández González de l’agence CPIC et Herrera Acosta de l’agence APLO, ainsi que trois prisonniers politiques, ont entamé une grève de la faim pour protester contre le traitement « injuste » et « inhumain » auquel ils sont soumis dans la prison de Boniatico. Les journalistes dénoncent l’isolement extrême dans lequel ils se trouvent, seuls dans des cellules, sans accès à la télévision ou à la presse, et transférés à des centaines de kilomètres de leurs familles. Ils dénoncent également les conditions d’hygiène déplorables et la mauvaise qualité de l’alimentation. Selon Yaraí Reyes, épouse de Hernández González, les aliments distribués sont souvent pourris, ils n’ont pas d’électricité dans leurs cellules et toute assistance médicale leur est refusée.
D’après l’épouse de Herrera Acosta, Ileana Danger Hardy, les journalistes protesteraient également contre une mesure disciplinaire imposée à l’un d’entre eux.
Dans la nuit du 1er au 2 septembre Vázquez Portal, Hernández González, Herrera Acosta, ainsi qu’un autre prisonnier politique, ont été transférés par les autorités carcérales dans un nouveau lieu de détention, à ce jour inconnu, malgré l’insistance des familles pour obtenir des informations plus précises. Selon Reyes, ce transfert a pour but de les éloigner des autres prisonniers et de les obliger à interrompre leur grève de la faim. Elle se dit « désespérée », car elle craint que des mesures de représailles ne soient prises contre eux.
L’organisation rappelle que le 15 août les journalistes indépendants Mario Enrique Mayo, Adolfo Fernández Sainz et Ivan Hernández Carrillo avaient débuté une grève de la faim. Ils réclamaient le droit, pour les prisonniers souffrant de maladies chroniques, de recevoir des médicaments et une alimentation adéquate (consulter l’alerte de l’IFEX du 26 août 2003). Ils ont cessé leur grève le 25 août quand les autorités ont accepté de fournir à Mayo une diète compatible avec son état de santé. Fernández Sainz aurait perdu quinze kilos.