(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Nicolas Rodríguez Bautista, commandant de l’Armée nationale de libération (Ejército Nacional de Liberacion, ELN), RSF a protesté contre l’enlèvement d’Andrés Gil, Gustavo González et Pedro Pinto, respectivement correspondant, cameraman et assistant cameraman de la chaîne de télévision RCN. L’organisation a demandé au chef de l’ELN de « libérer immédiatement […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Nicolas Rodríguez Bautista, commandant de l’Armée nationale de libération (Ejército Nacional de Liberacion, ELN), RSF a protesté contre l’enlèvement d’Andrés Gil, Gustavo González et Pedro Pinto, respectivement correspondant, cameraman et assistant cameraman de la chaîne de télévision RCN. L’organisation a demandé au chef de l’ELN de « libérer immédiatement les trois journalistes » et de « respecter l’article 3 des Conventions de Genève qui condamne les prises d’otages des personnes ne participant pas directement au conflit et dont font partie les journalistes ». « Les enlèvements répétés de journalistes en Colombie remettent gravement en cause le droit des journalistes à informer et celui des colombiens à être informé », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, qui a rappelé que 33 journalistes ont été enlevés au cours des trois dernières années dans ce pays.
Selon les informations recueillies par RSF, Gil, González et Pinto ont été enlevés le 5 octobre 2000 par des guérilleros de l’ELN alors qu’ils couvraient la prise de contrôle d’une partie de l’autoroute reliant Bogotá à Medellin par ce groupe armé. À 6 heures du matin (heure locale), plusieurs éléments de l’ELN ont interceptés et arrêtés les trois journalistes, invoquant un ordre de Timo Leon, le chef du front Carlos Alirio Buitrago de l’ELN. Dans une communication avec la rédaction de la chaîne de télévision, ce dernier a expliqué qu’il reprochait à la presse de ne pas avoir rapporté des révélations de l’ELN sur des atteintes aux droits de l’homme commises par l’armée. Il a également expliqué qu’il remettrait les journalistes à une délégation humanitaire qui devrait se rendre dans la région et prendre contact avec lui, sans préciser quelle devait être la composition de cette délégation.
L’enlèvement de Gil, González et Pinto porte à 33 le nombre des journalistes enlevés depuis 1998. La plupart de ces enlèvement (32) sont le fait des groupes de guérilla, le plus souvent pour contraindre les médias à diffuser un communiqué de presse ou à dénoncer les exactions commises par les paramilitaires.