(RSF/IFEX) – RSF a exprimé sa préoccupation alors que Víctor Ramos, caricaturiste du quotidien « La Prensa », poursuivi pour « atteinte à l’honneur », risque jusqu’à deux ans de prison. « Il est scandaleux qu’une caricature puisse valoir des poursuites pénales à son auteur », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. Ce dernier s’est dit « choqué » par le […]
(RSF/IFEX) – RSF a exprimé sa préoccupation alors que Víctor Ramos, caricaturiste du quotidien « La Prensa », poursuivi pour « atteinte à l’honneur », risque jusqu’à deux ans de prison. « Il est scandaleux qu’une caricature puisse valoir des poursuites pénales à son auteur », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. Ce dernier s’est dit « choqué » par le motif des poursuites, « atteinte à l’honneur », « dont l’interprétation relève du subjectif et de l’arbitraire ». Il a rappelé que « la pénalisation des propos de journalistes constitue une atteinte à la liberté de circulation de l’information garantie par l’article 19 du Pacte international sur les droits civils et politiques, ratifié par le Panama ». L’organisation a demandé, dans une lettre adressée à Adan Arnulfo Arjona, président de la Cour suprême de Justice, que les poursuites contre le caricaturiste soient abandonnées.
Selon les informations recueillies par RSF, Ramos est poursuivi pour « atteinte à l’honneur » par l’ancien Président de la République, Ernesto Pérez Balladares. Le caricaturiste doit comparaître devant le parquet le 7 juin 2002. D’après l’article 175 du code pénal, il risque jusqu’à deux ans de prison. La plainte de Balladares a fait suite à la publication, le 11 avril, d’une caricature du dessinateur, dénonçant la mauvaise gestion de l’ancien Président.
Un autre caricaturiste du quotidien, Julio Enrique Briceño, est poursuivi pour « atteinte à l’honneur » depuis 2001. Ricardo Arias Calderon, ancien président du Parti démocrate chrétien, avait porté plainte contre Briceño après la publication, en décembre 2000, d’une caricature dans « La Prensa » (consulter les alertes de l’IFEX du 5 novembre et 10 juillet 2001).
Dans un texte adopté en janvier 2000, le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression des Nations unies a clairement établi que « l’emprisonnement en tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion constitue une violation grave des droits de l’homme. » De même, l’article 11 de la Déclaration de principes sur la liberté d’expression adoptée par la Commission interaméricaine des droits de l’homme stipule que « les lois qui punissent les outrages infligés à un fonctionnaire portent atteinte à la liberté d’expression ».