(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF : Un deuxième journaliste tué à la frontière avec les Etats-Unis en à peine plus d’un mois Dans une lettre adressée à Eduardo Garza Rivas, procureur de l’état de Tamaulipas (nord-est du pays), Reporters sans frontières (RSF, www.rsf.fr) a exprimé sa profonde indignation après l’assassinat de […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF :
Un deuxième journaliste tué à la frontière avec les Etats-Unis en à peine plus d’un mois
Dans une lettre adressée à Eduardo Garza Rivas, procureur de l’état de Tamaulipas (nord-est du pays), Reporters sans frontières (RSF, www.rsf.fr) a exprimé sa profonde indignation après l’assassinat de Saúl Martínez, du quotidien El Imparcial, publié à Matamoros. L’organisation a demandé aux autorités de tout mettre en oeuvre afin que les auteurs du meurtre soient identifiés et punis. « Il s’agit du deuxième journaliste tué dans un Etat du nord du Mexique en à peine plus d’un mois », a rappelé Robert Ménard, secrétaire général de RSF. Ce dernier a dénoncé « l’impunité dont bénéficient les assassins de journalistes au Mexique ».
Selon les informations recueillies par RSF, Saúl Martínez, directeur adjoint du quotidien El Imparcial, a été retrouvé par la police avec quatre balles de 9 mm dans la tête le samedi 24 mars 2001, vers 16 heures, entre les villes de Matamoros et Río Bravo. Le journaliste, dont le corps gisait dans sa voiture, était semble-t-il mort depuis une douzaine heures. Ses papiers étaient toujours sur lui. Son corps a été identifié par son père, Gonzálo Martínez Silva, propriétaire d’El Imparcial. La méthode utilisée par les tueurs rappelle celle des groupes criminels qui sévissent dans la région. Saúl Martínez avait disparu la veille au soir alors qu’il enquêtait sur Ignacio Coronel, un narcotrafiquant de la région. D’après la rédaction du journal, il a été vu pour la dernière fois le 23 mars à 20 heures dans les bureaux de la police judiciaire de San Fernando, une ville située à environ 130 km au sud de Matamoros, où il était venu interroger le commandant Dionicio Flores. Le journaliste a vraisemblablement été enlevé alors qu’il se rendait à l’aéroport de Matamoros, destination qu’il avait indiqué à Dionicio Flores. Deux semaines plus tôt, Saúl Martínez avait reçu des menaces de mort. El Imparcial publie régulièrement des informations sur le trafic de drogue, les trafics de clandestins vers les Etats-Unis, la délinquance ou la corruption au sein de l’administration.
RSF rappelle que, le 19 février 2001, José Luis Ortega Mata, directeur de publication de l’hebdomadaire Semanario de Ojinaga, dans l’Etat de Chihuahua, avait été abattu de deux balles dans la tête. Dans l’édition du 15 février, le journaliste avait publié des informations sur le trafic de drogue dans la région. Les enquêteurs n’écartent pas l’hypothèse d’un crime passionnel. Journaliste depuis quinze ans, José Luis Ortega Mata avait été directeur de l’hebdomadaire Prensa Libre. Dernièrement, il avait été élu président de l’Association de photographes et cameramen d’Ojinaga.