(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse abrégé de RSF et CEPET, daté du 22 janvier 2009: MEXIQUE REPORTERS SANS FRONTIÈRES ET LE CEPET PRÉSENTENT UN RAPPORT D’ENQUÊTE SUR LA SITUATION DES MÉDIAS À CIUDAD JUÁREZ Reporters sans frontières et le Centre de journalisme et d’éthique publique (CEPET), organisation mexicaine de défense de la liberté […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse abrégé de RSF et CEPET, daté du 22 janvier 2009:
MEXIQUE
REPORTERS SANS FRONTIÈRES ET LE CEPET PRÉSENTENT UN RAPPORT D’ENQUÊTE SUR LA SITUATION DES MÉDIAS À CIUDAD JUÁREZ
Reporters sans frontières et le Centre de journalisme et d’éthique publique (CEPET), organisation mexicaine de défense de la liberté de la presse) rendent publics les résultats d’une mission d’enquête commune menée en décembre 2008 à Ciudad Juárez (État de Chihuahua, Nord). Cette initiative a notamment fait suite à l’assassinat d’Armando Rodríguez Carreón, du quotidien privé El Diario, le 13 novembre 2008, au plus fort d’une vague de violence qui a contraint à l’exil des professionnels des medias. Une présentation de ce rapport, dont la version intégrale est téléchargeable en version espagnole sur le site http://www.rsf.org/IMG/pdf/090122_Reporte_Juarez.pdf, est prévue ce 22 janvier à Mexico D.F.
« Ce rapport met en relief la dramatique alternative qui s’offre aux journalistes de la région : s’autocensurer, s’exiler ou s’exposer à une mort certaine dans l’impunité la plus totale. Il souligne combien l’important déploiement de fonctionnaires fédéraux, civils ou militaires, dans ce bastion d’un des plus redoutables cartels de la drogue, n’a en rien résolu l’insécurité, quitte même à l’aggraver. Les autorités sont devenues pour les journalistes une autre source de craintes. Plus que jamais s’impose la vigilance du pouvoir fédéral dans ses propres rangs, et contre sa propre tendance à refuser d’admettre que dans une situation d’insécurité aussi criante, la liberté de la presse est menacée. Nous demandons aux autorités d’assurer fermement la protection et l’attention aux victimes, la lutte contre l’impunité et l’autodiscipline », a déclaré Reporters sans frontières.
Début décembre 2008, une délégation de Reporters sans frontières et du CEPET a rencontré des journalistes et des directeurs de la presse écrite et des radios de Ciudad Juárez. Cette visite a coïncidé avec un pic de violence lié aux affrontements entre les séides de deux grands rivaux, Cartel de Juárez et Cartel de Sinaloa, et à l’offensive du gouvernement fédéral contre ces derniers. Entre le 1er janvier et le 1er décembre 2008, cette offensive et les attaques des narcotrafiquants ont causé la mort de plus de 4 000 personnes dans tout le pays, dont 1 456, soit plus du quart, dans la seule ville de Ciudad Juárez. « Nous marchons la peur au ventre. Nous savons que s’ils veulent te tuer, ils te tueront et il n’y a personne pour te protéger », a confié un journaliste aux organisations. « Nous sommes mal à l’aise, même pas pour ce que nous publions mais pour ce que nous savons », a résumé un autre.
En janvier 2008, huit journalistes de la ville frontalière du Texas ont reçu des menaces de mort revendiquées par un cartel sur leur portable, dans des délais rapprochés et dans des termes similaires du type : « Ne te compromets pas avec qui il ne faudrait pas. » Parmi ces journalistes figurait Armando Rodríguez Carreón, qui, signalant sa situation au parquet général de justice de l’État de Chihuahua, s’était vu recommander de quitter la ville, en l’absence de garanties de sécurité. Le journaliste a fini par reprendre ses activités après deux mois d’interruption, tandis que d’autres collègues ont préféré s’exiler. Il est tombé sous les balles de tueurs, le 13 novembre, alors qu’il emmenait ses enfants à l’école. De nouvelles menaces téléphoniques contre des journalistes ont marqué ses funérailles, le lendemain. Les exils hors de la région ou du pays ont alors repris.
Pour lire le communiqué de presse rapport intégral, cliquer ici: http://www.rsf.org/article.php3?id_article=30072
Pour des informations complémentaires sur le cas Rodríguez, cliquez ici (anglais seulement):
http://ifex.org/en/content/view/full/98510