(RSF/IFEX) – RSF proteste après la condamnation pour « diffamation » à six mois de prison de Rodrigo Fierro, du quotidien « El Comercio ». « Nous vous demandons d’exclure a priori l’énoncé d’une peine de prison en appel, si la Cour supérieure de justice devait à son tour considérer le journaliste coupable de diffamation », a déclaré Robert Ménard, secrétaire […]
(RSF/IFEX) – RSF proteste après la condamnation pour « diffamation » à six mois de prison de Rodrigo Fierro, du quotidien « El Comercio ».
« Nous vous demandons d’exclure a priori l’énoncé d’une peine de prison en appel, si la Cour supérieure de justice devait à son tour considérer le journaliste coupable de diffamation », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans une lettre adressée à Fabián Jaramillo Tamayo, président de la Cour supérieure de Quito. « Cette condamnation crée un précédent dangereux pour la liberté de la presse en Equateur en encourageant les journalistes à s’autocensurer », a ajouté l’organisation qui a rappelé sa vive opposition à la pénalisation des délits de presse.
RSF a rappelé que, dans un texte adopté en janvier 2000, le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression des Nations unies a clairement établi que « l’emprisonnement en tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion constitue une violation grave des droits de l’homme ».
Le 19 septembre 2003, Fierro, chroniqueur du quotidien « El Comercio », publié à Quito, a été condamné à six mois de prison pour « diffamation ». La plainte contre le journaliste avait été déposée par León Febres-Cordero, ancien président et député du Parti social-chrétien (PSC, droite). Dans un article publié le 29 mai dernier, le journaliste avait accusé l’homme politique d’avoir orienté la gestion du gouvernement « au service de l’oligarchie ploutocratique qui gouverne le pays ». Fierro a annoncé qu’il ferait appel devant la Cour supérieure de justice.