Mohammed Shu'i Al-Rabu'i, correspondant du journal "Al-Qahira", a été tué par balles à son domicile.
(RSF/IFEX) – Le 13 février 2010 au matin, le journaliste Mohammed Shu’i Al-Rabu’i, correspondant de plusieurs médias locaux, dont le journal « Al-Qahira », a été assassiné dans le district de Beni Qais, gouvernorat de Hajja (120 km au nord-ouest de Sanaa). Ses meurtriers ont été arrêtés.
« Nos plus sincères condoléances vont à la famille et aux collègues de ce journaliste. Cet assassinat est d’autant plus scandaleux qu’il aurait pu être évité si les autorités yéménites n’avaient pas fait preuve d’une négligence flagrante. En effet, les coupables avaient été arrêtés pour agression sur ce journaliste, fin 2009, avant d’être relâchés. Aujourd’hui, nous demandons que justice soit rendue, et que les coupables soient lourdement condamnés. Nous exhortons les autorités yéménites à prendre les mesures nécessaires pour qu’un tel drame ne se reproduise pas, et que la sécurité des journalistes soit assurée sur l’ensemble du territoire national », a déclaré Reporters sans frontières.
Mohammed Shu’i Al-Rabu’i, 34 ans, correspondant d' »Al-Qahira » depuis plus de dix ans, a été tué par balles le 13 février à son domicile par un groupe de quatre ou cinq individus. Ces personnes avaient déjà agressé le journaliste, fin 2009. Arrêtées, elles avaient été libérées avant que leur dossier n’ait pu être constitué.
« Les meurtriers ont été arrêtés. Ils seront sanctionnés », a déclaré le directeur de la sécurité à Beni Qais, Abdelrazeq Az-Zareq. Ce dernier affirme « avoir pris l’entière responsabilité de la libération des coupables » fin 2009.
Le journal « Al-Qahira » est publié par le Rassemblement yéménite pour la réforme (Al-Islah), principal parti d’opposition au Yémen. Aux dernières élections législatives de 2003, ce parti avait obtenu 22,6% des voix et 46 des 301 sièges au Parlement.
Reporters sans frontières rappelle la détérioration de la situation de la liberté de la presse au Yémen au cours de l’année 2009. Toutefois, jamais depuis l’unification du pays en 1990, le niveau des violences à l’encontre de la presse indépendante et d’opposition n’avait conduit au meurtre d’un journaliste.
Le pays occupe la 167e place (sur 175) dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par l’organisation.