(RSF/IFEX) – RSF condamne l’arrestation, le 29 octobre 2003, à proximité de Morón (350 km à l’est de La Havane) du journaliste Abel Escobar Ramírez. L’organisation demande sa libération immédiate et sans conditions. Elle demande également la restitution des documents saisis au domicile d’un second journaliste indépendant perquisitionné le même jour dans cette même région. […]
(RSF/IFEX) – RSF condamne l’arrestation, le 29 octobre 2003, à proximité de Morón (350 km à l’est de La Havane) du journaliste Abel Escobar Ramírez. L’organisation demande sa libération immédiate et sans conditions. Elle demande également la restitution des documents saisis au domicile d’un second journaliste indépendant perquisitionné le même jour dans cette même région.
Le 29 octobre, vers 8h00 (heure locale), Escobar Ramírez, correspondant de l’agence indépendante Cuba Press dans le centre du pays, a été arrêté par une patrouille de la Police nationale révolutionnaire (PNR) sur la route entre son village de Patria et Morón. Le journaliste se rendait chez Jesús Alvarez Castillo, également journaliste indépendant.
Il a été conduit au siège régional du Département de la sécurité d’État (DSE, police politique), à Ciego de Avila (sud de Morón). Les autorités ont demandé à sa femme, Alina Torres Matinez, de lui apporter des affaires personnelles. Selon Alvarez Castillo, cette demande fait craindre à la famille que le journaliste soit détenu pour une longue période. Sa famille et ses proches sont sans nouvelles de lui depuis son arrestation.
Trois heures après cette interpellation, des agents du DSE ont perquisitionné le domicile d’Alvarez Castillo, de l’agence Cuba Press, à Morón. Plus de 300 de livres et revues appartenant au journaliste ont été saisis. Selon Alvarez Castillo, cette perquisition est liée a ses activités journalistiques. Il rappelle avoir été détenu par le DSE pendant deux heures le 19 septembre dernier alors qu’il se trouvait dans la province de Las Tunas. Alvarez Castillo est également représentant de la Société de journalistes Manuel Márquez Sterling dans la province de Ciego de Ávila. Cette association de journalistes indépendants publie notamment la revue interdite « De Cuba ».
Avec trente détenus, Cuba est aujourd’hui la plus grande prison du monde pour les journalistes. Vingt-six d’entre eux ont été arrêtés en mars avec près de cinquante dissidents, au cours d’une vague d’arrestations sans précédent. Ils ont été condamnés à des peines allant de 14 à 27 ans de prison, principalement pour « atteinte à l’intégrité et à l’indépendance de l’État ». Trois d’entre eux, détenus à Holguín (est), sont actuellement en grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention : Iván Hernández Carrillo, Adolfo Fernández Sainz et Mario Enrique Mayo Hernández (consulter l’alerte de l’IFEX du 31 octobre 2003).
Dans le classement mondial de la liberté de la presse de RSF (publié le 20 octobre), Cuba occupe l’avant-dernière position (165e), juste avant la Corée du Nord (166e).