(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF, daté du 9 mars 2001 : Un journaliste libéré après deux ans et demi de prison Le journaliste Manuel Antonio González Castellanos, 44 ans, correspondant à Holguín de l’agence de presse indépendante Cuba Press, a été libéré le 26 février 2001. Reporters sans frontières (RSF) se […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF, daté du 9 mars 2001 :
Un journaliste libéré après deux ans et demi de prison
Le journaliste Manuel Antonio González Castellanos, 44 ans, correspondant à Holguín de l’agence de presse indépendante Cuba Press, a été libéré le 26 février 2001. Reporters sans frontières (RSF) se réjouit pour le journaliste mais rappelle que celui-ci n’aurait jamais dû être emprisonné. RSF demande par ailleurs aux autorités cubaines de libérer le dernier journaliste encore incarcéré sur l’île, Bernardo Arévalo Padron. Ce dernier peut théoriquement bénéficier d’une libération conditionnelle car il a purgé la moitié de sa peine.
Manuel Antonio González Castellanos, correspondant de l’agence Cuba Press à Holguín (est de l’île), a été arrêté le 1er octobre 1998 et condamné, le 6 mai 1999, à trente et un mois de prison pour « outrage » envers Fidel Castro en vertu de l’article 144 du Code pénal. Lors d’une altercation provoquée par la police, il avait rendu le chef de l’Etat personnellement responsable du harcèlement dont il était victime. Incarcéré à la prison provinciale d’Holguín, le journaliste avait été transféré, le 30 juin 1999, à la prison de haute sécurité (« máximo rigor ») de la même ville, connue sous le nom de « cimetière des vivants ». Le 3 mars 2000, il était retourné à la prison provinciale. Le 26 juin 2000, Manuel Antonio González Castellanos avait été frappé par le capitaine Narciso Ramírez Caballero et placé au mitard pour dix jours après avoir protesté contre la confiscation de documents personnels. Il souffre d’une hernie ombilicale, pour laquelle il a refusé de se faire opérer en prison, et de problèmes respiratoires. Manuel Antonio González Castellanos a annoncé qu’il poursuivrait son travail de journaliste indépendant au sein de l’agence Cuba Press.
Un journaliste est toujours emprisonné à Cuba : Bernardo Arévalo Padron, fondateur de l’agence de presse indépendante Línea Sur Press, condamné à six ans de prison en novembre 1997 pour « outrage » envers le chef de l’Etat, il peut théoriquement bénéficier d’une libération conditionnelle depuis octobre 2000.
A Cuba, où la Constitution stipule que la liberté de la presse doit être « conforme aux objectifs de la société socialiste », seule la presse officielle est autorisée. Dans ce contexte, les journalistes indépendants, une centaine regroupés dans une vingtaine d’agences de presse non reconnues par les autorités, continuent à faire l’objet de pressions. Poussés à bout, dix-huit d’entre eux ont pris le chemin de l’exil en 2000. RSF demande la fin du harcèlement contre ces journalistes et la reconnaissance des agences indépendantes.