(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Julio Fanego, ministre de l’Intérieur, RSF a exprimé sa vive préocupation quant aux menaces de mort reçues par Telmo Ibañez, journaliste du quotidien « ABC Color ». L’organisation a demandé l’ouverture d’une enquête sérieuse afin d’identifier et de punir les responsables de ces intimidations. « Il appartient aux autorités de sanctionner […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Julio Fanego, ministre de l’Intérieur, RSF a exprimé sa vive préocupation quant aux menaces de mort reçues par Telmo Ibañez, journaliste du quotidien « ABC Color ». L’organisation a demandé l’ouverture d’une enquête sérieuse afin d’identifier et de punir les responsables de ces intimidations. « Il appartient aux autorités de sanctionner de tels comportements et de garantir la sécurité des professionnels de l’information », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. Cette affaire intervient quelques jours après que Ibañez a été condamné à une forte amende pour « diffamation », après la mise en cause de plusieurs conseillers municipaux dans des irrégularités.
Selon les informations recueillies par RSF, Ibañez, correspondant du quotidien « ABC Color » à Concepcion (centre du pays), a reçu plusieurs appels téléphoniques le menaçant de mort dans la nuit du 25 au 26 septembre 2001. Le 25 septembre, une voiture aux vitres teintées et sans plaque d’immatriculation était restée en faction devant les locaux où il travaille. Le 26 août, il avait retrouvé le pare-brise de sa voiture cassé. En mars déjà, un inconnu avait donné un violent coup de casque dans le pare-brise avant de sa voiture alors qu’il se trouvait à l’intérieur en compagnie de sa femme et de ses enfants. Le journaliste a porté plainte auprès de la police de Concepcion.
Le 21 septembre, Ibañez a été condamné pour « diffamation » à une amende de plus de 10 millions de guaranis (environ 2 310 $US; 2 470 euros) et au paiement de trois millions de guaranis (environ 690 $US; 740 euros) de dommages et intérêts à chacun des trois plaignants. Ibañez avait affirmé dans un article que des conseillers municipaux avaient été complices d’irrégularités commises par l’ancien maire de Concepcion, Genaro Domínguez, irrégularités constatées par la Cour des comptes. Suite à la diffusion de cet article, les trois conseillers municipaux mis en cause, Andrés Villalba, Eulogio Echagüe et Blas Cáceres, avaient porté plainte pour « diffamation ». Plusieurs observateurs locaux rapportent que le juge aurait limité les interventions de l’avocat de la défense durant le procès, en réduisant son temps de parole et en l’empêchant d’exposer ses arguments. Ils soulignent par ailleurs qu’il fait partie de la même loge maçonnique que les enfants d’un des plaignants.