Ces tentatives d'assassinat seraient liées à des critiques émises par Gabriel Bustamante contre Isidro Vera, évoquant des affaires de corruption le concernant lors de son programme radio.
(RSF/IFEX) – Le 28 de juillet 2010 – Reporters sans frontières se dit préoccupée par les récentes menaces et agressions dont a été victime Gabriel Bustamante, journaliste radio de FM Ayolas et correspondant des journaux « La Nación » et « Crónica », dans la région de Ayolas, frontalière de l’Argentine,.
Au cours de la semaine passée, le journaliste avait été victime de tentatives d’assassinat réitérées de la part de Francisco et Valentín Vera, frères du directeur de l’action sociale de l’entreprise binationale d’énergie électrique Yacyretá, Isidro Vera. Le 22 juillet 2010, Francisco Vera, est arrivé au domicile du journaliste en lui notifiant qu’il avait pour mission de le tuer. Des voisins se sont heureusement interposés, évitant le drame. Le lendemain, le même agresseur s’est rendu dans les locaux de la radio FM Ayolas où se trouvait Bustamante, affirmant qu’il venait « terminer son travail ». Bustamante est parvenu à s’échapper.
Ces tentatives d’assassinat seraient liées à des critiques émises par le journaliste contre Isidro Vera, évoquant des affaires de corruption le concernant lors de son programme radio.
Bien que le journaliste ait porté plainte auprès des autorités, qui ont alors interpellé Francisco Vera, après quelques heures de garde à vue, celui-ci a été remis en liberté pour « manque de preuves ».
Le 24 juillet, le second frère d’Isidro Vera, Valentín Vera, a quant à lui pénétré au domicile d’un voisin de Bustamante, arme à la main, croyant se trouver chez le journaliste. Il a alors été arrêté par la police et mis à la disposition de la justice. Suite à cette dernière agression, Francisco Vera a finalement été inculpé par le procureur José Llano pour « lésion grave présumée », mais est actuellement en fuite.
Reporters sans frontières demande aux autorités paraguayennes de tout mettre en oeuvre pour arrêter et condamner les auteurs de ces agressions, ainsi que leur commanditaire. Il est en effet intolérable qu’un journaliste soit contraint de vivre dans la crainte constante d’être assassiné du simple fait d’avoir émis des critiques sur une personnalité publique.
54e pays sur 175, le Paraguay occupe une bonne place dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières. Toutefois, il ne faut pas oublier que l’impunité est monnaie courante. Nous rappelons que les assassinats des journalistes Tito Palma, en août 2007, et de Martín Ocampos Páez en janvier 2009, tout deux décédés pour avoir dénoncé des actes de corruption, demeurent à ce jour impunis.