(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne la saisie du journal satirique « El Jueves », ordonnée le 20 juillet 2007, par un juge espagnol. « La liberté de caricaturer est l’une des composantes de la liberté d’expression. Nous comprenons que certains puissent trouver la une d' »El Jueves » de mauvais goût, mais rien ne justifie ce qui est ni […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne la saisie du journal satirique « El Jueves », ordonnée le 20 juillet 2007, par un juge espagnol. « La liberté de caricaturer est l’une des composantes de la liberté d’expression. Nous comprenons que certains puissent trouver la une d' »El Jueves » de mauvais goût, mais rien ne justifie ce qui est ni plus ni moins qu’un acte de censure. La justice semble avoir fait preuve de zèle dans cette affaire et nous aurions pu attendre une attitude plus raisonnable de la part d’une grande démocratie européenne comme l’Espagne », a indiqué l’organisation.
« Nous attendons maintenant que les autorités s’excusent auprès du magazine et de ses lecteurs et prennent des mesures pour que ce genre d’affaire ne se renouvelle pas. Modifier le code pénal dans un sens plus libéral serait une bonne première mesure, par exemple », a ajouté Reporters sans frontières.
Le 20 juillet 2007, le juge Juan del Olmo a ordonné la saisie de l’hebdomadaire satirique « El Jueves » pour avoir publié en couverture un dessin d’un couple en train d’avoir une relation sexuelle, que l’on peut penser être le prince héritier Felipe et son épouse Letizia. Le ministère public estime que la caricature pourrait enfreindre l’article 490.3 du code pénal qui prévoit jusqu’à deux ans de prison pour celui qui « calomnie ou insulte » les membres de la famille royale. Le dessin pourrait aussi être contraire à l’article 491 du code qui punit d’amendes les actions « pouvant porter préjudice au prestige de la Couronne ».
La une du magazine semble représenter Felipe et Letizia sur un lit et se moque de la politique nataliste du gouvernement de José Louis Rodriguez Zapatero. Le prince déclare à son épouse : « Tu te rends compte ? Si tu tombes enceinte, je n’aurais jamais été aussi près de la sensation de travailler ».