RSF craint que ne se prolonge la détention du dissident Darsi Ferrer, directeur du Centre de Santé et des droits de l'homme Juan Bruno Zayas.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières craint que ne se prolonge la détention du dissident Darsi Ferrer, directeur du Centre de Santé et des droits de l’homme Juan Bruno Zayas, emprisonné au pénitencier de Valle Grande (ouest de la Havane) le 21 juillet 2009.
Darsi Ferrer, médecin de formation, s’est notamment fait connaître pour son travail d’information sur l’état actuel du système de santé cubain et la situation des prisonniers politiques.
« Le motif, totalement dérisoire, de l’arrestation de Darsi Ferrer ne fait évidemment pas illusion. Il s’agit une nouvelle fois de réduire au silence une voix de la dissidence, en l’occurrence une voix importante. Il y a fort à craindre, dans un nouveau contexte de répression, que le transfert de Darsi Ferrer dans un pénitencier ne signe le début d’un séjour prolongé derrière les barreaux. Nous demandons sa libération, » a déclaré l’organisation.
Darsi Ferrer a été officiellement arrêté pour voir tenté d’acquérir de manière « illégale » du matériel destiné à rénover sa maison, en état d’insalubrité. Le 9 juillet, le dissident et sa femme, Yusnaymi Jorge Soca, avaient été retenus à leur domicile pendant douze heures car ils avaient prévu une marche pacifique dans la Havane sous l’intitulé « Le voyage de ta vie ». Plusieurs activistes ont été interpellés quelques heures avant cette manifestation.
La multiplication des détentions de courte durée et des convocations par la Sécurité de l’État (police politique) constitue désormais le mode principal de répression conte la dissidence, depuis la transition de juillet 2006 qui a vu Fidel Castro céder les rênes de l’État à son frère, Raúl.
Le 11 juillet à Las Tunas (Est), la journaliste indépendante Ileana Pérez Nápoles a été détenue par la police politique à l’occasion d’une marche en hommage aux victimes d’une opération de représailles de gardes-côtes. Le 15 juillet, le journaliste indépendant David Águila Montero a été emmené au département de la Sécurité intérieure par des officiers de la Police nationale révolutionnaire (PNR). Pendant son audition, ils ont saisi sa clé USB et des exemplaires de journaux, comme le quotidien américain « Nuevo Herald » et « La Revue dissidente ».
Avec 24 emprisonnés dont Ricardo González Alfonso, correspondant de Reporters sans frontières et fondateur de la revue « De Cuba », Cuba occupe actuellement le rang de troisième prison du monde pour les journalistes, après l’Iran et la Chine.