Plus d’un an après l’assassinat d’Alfredo Hurtado, cameraman de la chaîne Canal 33, un tribunal de San Salvador a prononcé une peine de trente ans de prison contre Jonathan Alexander Martínez Castro, reconnu comme coauteur du crime. Son complice présumé se trouve actuellement en fuite.
(RSF/IFEX) – Le 6 juin 2012 – Plus d’un an après l’assassinat d’Alfredo Hurtado, cameraman de la chaîne Canal 33, un tribunal de San Salvador a prononcé, le 31 mai 2012, une peine de trente ans de prison contre Jonathan Alexander Martínez Castro alias “Budín”, reconnu comme coauteur du crime. Son complice présumé, Marlon Stanley Abrego Rivas alias “Gato”, se trouve actuellement en fuite.
Les intéressés appartiennent au redoutable gang de la Mara Salvatrucha (MS 13), rivale de la Mara 18 à laquelle le documentariste franco-espagnol Christian Poveda avait consacré son film, La Vida Loca, quelques temps avant son assassinat le 2 septembre 2009.
“Nous devons prendre acte de la mobilisation des autorités salvadoriennes dans leur lutte contre l’impunité. L’insécurité très élevée qui mine le pays affecte directement l’exercice des libertés publiques, dont celle d’informer et la condamnation de Jonathan Martínez Castro constitue à cet égard un signal fort. Il s’agit, désormais, d’établir précisément les responsabilités dans l’assassinat d’Alfredo Hurtado et ainsi, d’en éclaircir le mobile. Ce premier pas de la justice en appelle d’autres”, à déclaré Reporters sans frontières.
Alfredo Hurtado avait été froidement abattu par deux hommes armés lors d’un trajet à Ilopango, à la périphérie de San Salvador, le 25 avril 2011. Habitué à couvrir des arrestations de “mareros”, le journaliste aurait été soupçonné par la MS d’avoir désigné aux autorités deux de ses membres comme les assassins d’un troisième gangster surnommé Piñata. Pourtant, toujours selon le ministère public, les meurtriers de Piñata auraient en fait été dénoncés par d’autres individus issus de la MS. Le fugitif Marlon Stanley Abrigo Rivas fait justement l’objet d’un mandat d’arrêt dans cette affaire.
D’après les proches d’Alfredo Hurtado, le cameraman avait déjà fait l’objet de menaces de la part de la MS en raison de sa couverture d’opérations policières et pour ses relations avec les autorités dans le cadre de ses activités de journaliste. Une thèse apparemment soutenue au sein de Canal 33.