(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au gouverneur de la province de Buenos Aires, Carlos Ruckauf, RSF a exprimé « sa préoccupation suite aux menaces téléphoniques reçues par Jorge Larrosa, photographe au quotidien ‘Página 12’, publié à Buenos Aires ». L’organisation a demandé au gouverneur « de se saisir de cette affaire afin qu’une enquête approfondie permette d’identifier […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au gouverneur de la province de Buenos Aires, Carlos Ruckauf, RSF a exprimé « sa préoccupation suite aux menaces téléphoniques reçues par Jorge Larrosa, photographe au quotidien ‘Página 12’, publié à Buenos Aires ». L’organisation a demandé au gouverneur « de se saisir de cette affaire afin qu’une enquête approfondie permette d’identifier et de sanctionner les auteurs de ces menaces ». RSF a également souhaité être tenue informée des résultats des travaux de la commission mise en place, le 3 février 2000, pour faire la lumière sur les « zones d’ombre » qui subsistent autour de l’assassinat de José Luis Cabezas (consulter les alertes d’IFEX). « RSF s’inquiète de l’implication possible des policiers de Buenos Aires dans cette affaire alors que trois d’entre eux ont été condamnés cette année pour le meurtre du photographe Luis Cabezas », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation.
Selon les informations obtenues par RSF, Larrosa a déclaré, dans une interview accordée à la radio Mitre, avoir reçu des menaces téléphoniques à son domicile et à son travail. L’objet de ces menaces est une photographie prise par le reporter, qui permettrait d’établir l’implication de policiers dans le braquage de la Banco de la Nacion à Buenos Aires, le 17 septembre 1999. Cette photo est actuellement entre les mains de la justice.
Le 25 janvier 1997, le corps de Luis Cabezas, photographe de l’hebdomadaire « Noticias », avait été retrouvé carbonisé à Pinamar, dans la province de Buenos Aires. Le 2 février 2000, le tribunal de Dolores (province de Buenos Aires) a condamné huit des dix accusés, dont trois membres de la police de Buenos Aires, à des peines de prison à perpétuité. Le tribunal a également désigné l’homme d’affaires Alfredo Yabrán comme l' »inspirateur » du meurtre. Le lendemain du verdict, Ruckauf avait annoncé la création d’une commission indépendante chargée d’enquêter sur les « zones d’ombres » laissées par le procès et notamment le rôle joué par les responsables de la police de Buenos Aires. En 1996, Luis Cabezas avait illustré, pour sa revue, une enquête sur la corruption de policiers de cette province.