La police locale a confirmé qu’il s’agissait d’une ‘embuscade’, un crime prémédité, et privilégie d’ores et déjà deux pistes dans l’enquête: le règlement de compte politique et les représailles en lien avec ses activités journalistiques.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 28 mai 2019.
Le fondateur et propriétaire du site d’information Jornal O Marica, Robson Giorno a été abattu le 25 mai 2019 devant son domicile dans la ville de Marica, près de Rio de Janeiro. Reporters sans frontières (RSF) exhorte les autorités à mener un enquête exhaustive et à ne pas écarter la piste professionnelle.
Le propriétaire du site d’informations locales Jornal O Marica, Robson Giorno, a été tué par balles dans la nuit du samedi 25 mai 2019 à Marica, municipalité de l’État de Rio de Janeiro. Il était également engagé en politique et avait récemment exprimé son souhait de se présenter aux élections municipales prévues en 2020, sous la bannière du parti Avante.
La police locale a confirmé qu’il s’agissait d’une ‘embuscade’, un crime prémédité, et privilégie d’ores et déjà deux pistes dans l’enquête: le règlement de compte politique et les représailles en lien avec ses activités journalistiques.
Créé en 2016, le Jornal O Marica se dédiait à la couverture des actualités et de la politique locale. Un collègue journaliste de Robson Giorno, avec qui RSF a pu entrer en contact, a affirmé qu’il avait déjà été menacé et se sentait en danger, sans préciser si les menaces étaient liées à ses publications ou à ses activités politiques.
“Les autorités de Marica doivent mener une enquête exhaustive sur cette sombre affaire, et ne pas négliger la piste professionnelle, déclare Emmanuel Colombié, directeur du bureau Amérique latine de l’organisation. Ce nouvel assassinat, témoigne une fois encore de l’urgence pour les autorités brésiliennes de réformer et repenser en profondeur le système de protection des journalistes dans le pays.”
Robson Giorno est le premier cas de journaliste assassiné au Brésil en 2019. En 2018, quatre cas ont été recensés par RSF, faisant du Brésil l’un des pays les plus dangereux d’Amérique latine pour l’exercice de la profession.
Le Brésil se trouve à la 105e place, sur 180 pays, au Classement mondiale de la liberté de la presse 2019 élaboré par Reporters sans frontières.