Tal Al- Mallouhi anime trois blogs dans lesquels elle émet des critiques sur la politique arabe et syrienne et sur l'Union pour la Méditerranée.
(RSF/IFEX) – Le 15 septembre 2010 – Tal Al-Mallouhi, jeune blogueuse et étudiante syrienne, est interrogée depuis le 27 décembre 2009 par les services secrets syriens. Elle est maintenue en détention dans un lieu indéterminé et sans qu’aucun chef d’inculpation ait officiellement été retenu à son encontre.
Reporters sans frontières appelle à la fin immédiate de cette détention arbitraire. La jeune blogueuse doit être jugée de manière transparente si elle a réellement commis un délit, ou être libérée sur le champ.
Tal Al-Mallouhi anime trois blogs dans lesquels elle émet des critiques sur la politique arabe et syrienne et sur l’Union pour la Méditerranée. Sa mère a écrit une lettre au Président Bachar el-Assad pour demander sa libération, arguant que sa fille ne connaissait rien à la politique. La famille de la blogueuse ne voulait pas ébruiter l’affaire en espérant pouvoir trouver une issue négociée avec les autorités.
Au moins cinq journalistes et net-citoyens sont toujours incarcérés en Syrie, considérée par Reporters sans frontières comme l’un des « Ennemis d’Internet » en raison du renforcement de la censure du Net et de la traque engagée contre les net-citoyens qui s’expriment librement en ligne.
Le journaliste Ali Al-Abdallah est ainsi maintenu en détention depuis le 16 juin 2010, poursuivi pour de nouvelles charges suite à la publication sur Internet, fin 2009, d’un article critiquant le système religieux iranien, et les relations entre la Syrie et la République islamique d’Iran. Il venait de purger une peine de deux ans et demi de prison.
Les cyberdissidents Firas Saad et Habib Saleh sont eux aussi détenus, tout comme Kamal Cheikhou ben Hussein, arrêté le 25 juin 2010.
Tariq Biassi a quant à lui été libéré le 16 août dernier au terme de sa peine. Arrêté en juillet 2007, il avait été condamné à six ans de prison le 11 mai 2008, une peine aussitôt commuée en trois ans de prison, pour « atteinte à l’âme de nation » et « affaiblissement du sentiment national ». Il lui était reproché d’avoir posté un article critiquant les services de sécurité syriens sur un forum Internet.