(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Ramón Rodriguez Chacin, ministre des Relations intérieures et de la Justice, RSF a dénoncé l’attentat perpétré contre le quotidien « Así es la noticia », le 31 janvier 2002. « Les menaces verbales du chef de l’Etat à l’encontre des médias qui lui sont critiques ont fini par créer un climat […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Ramón Rodriguez Chacin, ministre des Relations intérieures et de la Justice, RSF a dénoncé l’attentat perpétré contre le quotidien « Así es la noticia », le 31 janvier 2002. « Les menaces verbales du chef de l’Etat à l’encontre des médias qui lui sont critiques ont fini par créer un climat propice à la violence », a constaté Robert Ménard, secrétaire général de RSF. « Nous vous demandons de condamner cet attentat perpétré par de supposés sympathisants de votre gouvernement », a-t-il ajouté. RSF a également demandé au ministre d’identifier les coupables et de les poursuivre en justice.
Selon les informations recueillies par RSF, une bombe a explosé le 31 janvier, devant les locaux du quotidien « Así es la noticia », à Caracas, provoquant des dégâts sur la façade du journal. La bombe, de faible intensité, a été lancée par deux individus qui se déplaçaient à moto. La direction du quotidien avait été menacée peu de temps auparavant, lors d’un appel téléphonique anonyme dénonçant sa ligne éditoriale, critique envers le gouvernement. Des tracts accusant les journalistes d' »Así es la noticia » de mener une politique antigouvernementale et de servir « l’oligarchie » ont été trouvés près du siège du journal, après l’explosion. Ils étaient signés du nom d’un groupe inconnu jusqu’alors, le MRT.
Le journal « Así es la noticia » est dirigé par Ibeyise Pacheco, également éditorialiste au quotidien « El Nacional », lequel avait été l’objet de menaces de la part de partisans du président Chavez, le 7 janvier. Les deux quotidiens appartiennent au même groupe. Par ailleurs, Pacheco avait divulgué, le 30 janvier, l’existence d’un document révélant des liens supposés entre des officiers vénézuéliens et des guérilleros colombiens.
Le gouvernement a pris des mesures pour assurer la sécurité des journaux « Así es la noticia » et « El Nacional », ainsi que de la chaîne de télévision Globovisión. Des forces de police ont été déployées autour des locaux des trois médias.