(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne les attentats à l’explosif contre les installations de la chaîne privée Canal 4-Unitel, le 21 juin 2008 à Yacuiba (département de Tarija, Sud), et de Radio Kollasuyo, le 20 juin à Potosí (département du même nom, Sud-Ouest). Aux yeux de l’organisation, la polarisation politique et médiatique qui mine le […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne les attentats à l’explosif contre les installations de la chaîne privée Canal 4-Unitel, le 21 juin 2008 à Yacuiba (département de Tarija, Sud), et de Radio Kollasuyo, le 20 juin à Potosí (département du même nom, Sud-Ouest). Aux yeux de l’organisation, la polarisation politique et médiatique qui mine le pays se trouve à la source de ces attaques, qui ont causé d’importants dégâts matériels et, à Potosí, blessé deux employés de la station.
« Moindres qu’à Santa Cruz, le 4 mai, et dans les départements du Beni et du Pando, le 1er juin, les attaques commises contre les médias dans le contexte du référendum autonomiste dans le département de Tarija n’incitent guère à l’optimisme, quand on sait qu’un autre référendum mobilisera le pays tout entier, le 10 août. Comme nous l’avons manifesté précédemment, nous souhaitons que la classe politique dans son ensemble parvienne à un accord de sauvegarde des libertés fondamentales, que les groupes radicaux de chaque camp soient désavoués par les partis et qu’enfin, toutes les garanties de sécurité soient données à la presse dans le cadre de la consultation du 10 août », a déclaré Reporters sans frontières.
À l’aube du 21 juin 2008, deux individus en voiture ont lancé une charge de dynamite à l’entrée des installations de Canal 4-Unitel à Yacuiba. La porte principale de la chaîne et les vitres du bâtiment ont été sérieusement endommagées. L’explosion n’a heureusement pas fait de victimes. D’après les autorités judiciaires, les responsables de l’attentat seraient des éléments de l’armée et un groupe d’étudiants d’une université populaire de Santa Cruz (Est), partisans du président Evo Morales, qui s’étaient déplacés à l’occasion du référendum autonomiste départemental, le 22 juin. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête. Armando Reyes, directeur de Canal 4-Unitel à Yacuiba, a fait part de son étonnement à Reporters sans frontières : « Nous essayons de garder un équilibre dans nos émissions, d’être au service de la population et des gens qui en ont le plus besoin. »
Le matin du 20 juin, à Potosí, le siège de Radio Kollasuyo a été la cible d’un autre attentat à l’explosif, qui a dévasté la porte et la façade de l’immeuble. Selon Epifanio Moscoso, directeur du média, deux employées de la station ont été blessées : Teófila Taquichiri a perdu l’audition de l’oreille gauche et Silvia Gutiérrez a été atteinte de fragments de bois dans le ventre. Plus tard, le même jour, les émissions de Radio Kollasuyo ont dû s’interrompre en raison de l’incendie qui ravageait le centre des impôts situé dans un immeuble contigu. Les incidents ont eu lieu lors d’une manifestation de mineurs dans le centre de Potosí, qui a dégénéré en pillages de plusieurs bâtiments publics. Quatre autres journalistes ont été pris à partie par les mineurs : José Luis Velásquez Pareja, de Radio Kollasuyo, Roger Vera, de la chaîne Canal 18-Católica Televisión, Juan Carlos Paco, attaché de presse du Service départemental de santé, et Jannet Cortez, de Radio ACLO-Potosí.
Pour des informations complémentaires sur les attaques commises contre les médias à Santa Cruz dans le contexte du référendum autonomiste, cliquer ici (anglais seulement): http://ifex.org/en/content/view/full/93722