Yara Michel Shammas est la fille de Michel Shammas, avocat et militant des droits de l’homme connu notamment pour ses activités sur Facebook, et on croit que “ce qui est en train [de lui] arriver est clairement une façon de faire pression sur l’avocat Shammas”.
MISE À JOUR: Yara Michel Shammas libéré sous caution (RSF, Le 30 avril 2012)
(RSF/IFEX) – Le 27 avril 2012 – Alors que les observateurs des Nations unies essaient, non sans difficultés, de remplir leur mission, Reporters sans frontières souhaite attirer l’attention sur les nombreuses violations de la liberté d’informer que perpétue le régime de Bachar Al-Assad, notamment en emprisonnant ceux qui ont le courage de nous renseigner sur la situation en Syrie.
“L’organisation appelle à la libération immédiate de tous les professionnels de l’information, citoyens-journalistes et net-citoyens emprisonnés par le régime. Les autorités syriennes se sont engagées à mettre en œuvre le plan de Kofi Annan, qui prévoit notamment la libération de tous les prisonniers d’opinion. Il est grand temps qu’elles remplissent leurs engagements”, a declaré Reporters sans frontières.
L’organisation est particulièrement inquiète du sort de Yara Michel Shammas, 21 ans, arrétée avec onze autres jeunes activistes, le 7 mars 2012 dans un café de la vieille ville de Damas, par les forces de sécurité syriennes. Elle a été transférée dans une prison à Homs et, le 22 avril 2012, neuf chefs d’accusation ont été présentés contre elle, dont un pour lequel elle risquerait la peine de mort, en vertu de l’article 298 du code pénal.
Celui-ci stipule que “sera condamné aux travaux forcés à perpétuité quiconque commet un acte qui vise, soit à provoquer une guerre civile ou des conflits communautaires en armant des citoyens syriens ou en les incitant à prendre les armes les uns contre les autres, soit à inciter à un massacre ou un pillage dans une ou plusieurs localités. Si cet acte aboutit, le coupable sera condamné à mort”.
Yara Michel Shammas, spécialiste en informatique, est la fille de Michel Shammas, avocat et militant des droits de l’homme connu notamment pour ses activités sur Facebook. Le directeur du Centre syrien pour les études et les recherches juridiques, Anwar Al-Bonni, a déclaré que “ce qui est en train d’arriver à Yara Michel Shammas est clairement une façon de faire pression sur l’avocat Shammas”.
Reporters sans frontières reste très préoccupée par la situation du citoyen-journaliste Ali Mahmoud Othman, très actif à Homs, figure de la résistance syrienne, arrêté le 28 mars à Alep. D’après un activiste récemment libéré, Ali Mahmoud Othman serait toujours en vie, détenu à Damas par les services de renseignement et subissant d’atroces tortures.
L’organisation est également extrêmement inquiète du sort de l’activiste Noura Al-Jizawi, elle aussi arrêtée le 28 mars dernier, à Damas. Membre de la Commission générale de la révolution syrienne et de Flash News Network, elle collaborait au journal révolutionnaire syrien Hurriyat.
Reporters sans frontières est toujours sans nouvelles des deux journalistes turcs, Adem Özköse, correspondant pour Gerçek Hayat et le quotidien Milat, et le cameraman Hamit Coşkun, kidnappés le 10 mars dernier dans la région d’Idlib par des Shabiha et remis depuis aux renseignements syriens.
Le 22 avril 2012, sept membres du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression (SCM), ainsi qu’une personne qui visitait le centre au moment de leur arrestation, le 16 février 2012, ont appris leur comparution devant un tribunal militaire pour “possession de documents interdits en vue de leur distribution”, une infraction passable de six mois d’emprisonnement. Il s’agit de Yara Badr, Razan Ghazzawi, Hanadi Zahlout, Sana Zetani, Joan Farsso, Bassam Al-Ahmed, Ayham Ghazzoul et Mayada Khalil. Ils sont actuellement détenus à la prison d’Adra, à Damas.
Quant aux cinq autres membres du SCM également arrêtés le 16 février, Mazen Darwish, le président et fondateur, Hussein Gharir, Hani Zetani, Mansour Al-Omari, et Abdel Rahman Hamada, ils demeurent en détention incommunicado.
(. . .)
Lire le communiqué intégral, qui inclut une liste non-exhaustive de nombreux autres journalistes et net-citoyens détenus ou disparus